Caractérisation des processus aux interfaces air-eau et sédiment-eau pour la quantification des apports d’eaux souterraines par le radium et le radon

La thèse de Sabine Cockenpot aborde la caractérisation des processus aux interfaces air-eau et sédiment-eau, en mettant l'accent sur la quantification des apports d’eaux souterraines par le radium et le radon. Ce sujet est d'une importance cruciale dans le contexte des zones côtières, où les interactions entre les eaux souterraines et les milieux aquatiques peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de l'eau et l'écosystème marin. La notion d'apports d’eaux souterraines, désignée par le terme 'Submarine Groundwater Discharge' (SGD), représente les flux d’eau qui traversent le plancher océanique pour rejoindre la colonne d’eau marine. Ces flux sont souvent riches en nutriments et en contaminants, ce qui soulève des préoccupations quant à leur influence sur les écosystèmes marins. La thèse s'appuie sur des études antérieures qui ont démontré l'importance des SGD et leur rôle dans la dynamique des milieux côtiers.

La méthodologie adoptée par l'auteur repose sur une approche multidisciplinaire, intégrant des analyses de terrain, des mesures in situ et des modélisations. Les campagnes de prélèvements ont été réalisées dans des sites stratégiques tels que la lagune de La Palme, où les interactions entre les eaux souterraines et les eaux de surface sont particulièrement marquées. Les échantillons ont été analysés pour déterminer les concentrations de radium et de radon, ainsi que d'autres paramètres physico-chimiques. Cette approche permet de quantifier avec précision les apports d’eaux souterraines et d'évaluer leur impact potentiel sur la qualité de l'eau marine. L'utilisation d'outils technologiques, tels que l'ADCP (Acoustic Doppler Current Profiler), a également été mise en avant pour mesurer les courants marins et mieux comprendre les dynamiques de mélange entre les différentes masses d'eau.

Les résultats obtenus montrent que les apports d’eaux souterraines peuvent varier considérablement en fonction des conditions environnementales et des caractéristiques géologiques des sites étudiés. L'analyse des données a révélé que les concentrations de radium et de radon dans les eaux souterraines étaient souvent supérieures aux niveaux observés dans les eaux de surface, soulignant ainsi le rôle des SGD comme vecteurs de contaminants. De plus, la thèse discute des implications de ces résultats pour la gestion des ressources en eau et la protection des écosystèmes côtiers. Les résultats soulignent également la nécessité d'une surveillance continue des SGD pour mieux comprendre leur dynamique et leur impact sur la santé des écosystèmes marins. L'auteur insiste sur le fait que ces connaissances peuvent contribuer à des stratégies de gestion durable des zones côtières.

En conclusion, la thèse de Sabine Cockenpot apporte une contribution significative à la compréhension des processus aux interfaces air-eau et sédiment-eau. Les résultats soulignent l'importance des apports d’eaux souterraines dans les zones côtières, tant sur le plan écologique que socio-économique. Les travaux futurs pourraient explorer davantage les interactions entre les SGD et les changements climatiques, ainsi que l'impact des activités humaines sur ces flux. La recherche continue dans ce domaine est essentielle pour développer des outils de gestion efficaces et pour protéger les écosystèmes côtiers face aux défis environnementaux croissants.