Difficultés Diagnostiques et Thérapeutiques de l'Arthrite Juvénile Idiopathique

Difficultés Diagnostiques et Thérapeutiques de l'Arthrite Juvénile Idiopathique

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Langue French
Format | PDF
Taille 1.59 MB
  • Arthrite juvénile idiopathique
  • Diagnostic médical
  • Traitement pédiatrique

Résumé

I.Diagnostic de l Arthrite Juvénile Idiopathique AJI

Cette étude rétrospective portant sur 32 cas d'arthrite juvénile idiopathique (AJI) à Marrakech, Maroc, met en lumière les difficultés diagnostiques de l’AJI. Le diagnostic différentiel avec le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est crucial, notamment en raison de la fréquence élevée d'infections des voies aériennes supérieures au Maroc. L'identification de signes spécifiques comme le dérouillage matinal, l'atteinte des petites articulations et du rachis cervical est essentielle pour distinguer l'AJI du RAA. Le diagnostic de l'AJI nécessite l’élimination d'autres affections inflammatoires comme le lupus érythémateux disséminé et la maladie de Behçet. La présence d'anticorps antinucléaires (AAN) est corrélée à l’uvéite, une complication fréquente de l'AJI, nécessitant une surveillance ophtalmologique régulière. Une étude de Kodsi.SR a montré la prévalence de l’uvéite chez les filles atteintes d'AJI (39 sur 126).

1. Difficultés diagnostiques de l AJI et diagnostic différentiel avec le RAA

Le diagnostic de l'arthrite juvénile idiopathique (AJI) présente des difficultés, expliquant sa longue durée d'évolution. Il est souvent confondu initialement avec le rhumatisme articulaire aigu (RAA), notamment en raison de la possibilité d'une élévation non spécifique des anticorps antistreptocoques observée dans l'AJI. L'étude rapporte le cas de 4 patients initialement traités pour un RAA, le diagnostic d'AJI n'étant posé qu'après l'apparition d'autres signes cliniques. Cette confusion est particulièrement fréquente au Maroc, où les infections des voies aériennes supérieures sont répandues en raison de conditions d'hygiène précaires, de promiscuité et de sous-médicalisation. Un interrogatoire détaillé, axé sur la recherche de signes tels que le dérouillage matinal, l'atteinte des petites articulations et du rachis cervical, est crucial pour différencier l'AJI du RAA et éviter une antibioprophylaxie prolongée et inutile.

2. Formes cliniques de l AJI Polyarthrite et Oligoarthrite

La classification classique distingue les polyarthrites de l'enfant, subdivisées en formes séropositives (avec facteur rhumatoïde) et séronégatives. Les formes polyarticulaires séropositives, représentant environ 10% des cas, sont caractérisées par une atteinte articulaire symétrique, prédominant aux articulations distales des membres. L'atteinte du rachis cervical peut se manifester par un torticolis ou une raideur matinale, pouvant mener à une instabilité C1-C2. Au Maroc, l'association d'une atteinte articulaire avec un contexte infectieux conduit fréquemment à un diagnostic erroné de RAA. En phase initiale, le diagnostic des formes polyarticulaires peut être complexe, surtout lorsque les petites articulations sont épargnées, nécessitant l'exclusion de maladies comme le lupus érythémateux disséminé, les vascularites (maladie de Behçet) et le RAA, qui reste un piège diagnostic important au Maroc. Les oligoarthrites, quant à elles, respectent les articulations proximales (hanche, épaule), prédominant de manière asymétrique aux membres inférieurs (genoux, chevilles, poignets). L'atteinte du rachis cervical ou temporo-mandibulaire peut passer inaperçue.

3. Importance des signes extra articulaires et des examens complémentaires

L'AJI se caractérise souvent par des signes extra-articulaires. Des manifestations cutanées, pratiquement constantes bien que fugaces et variables, se manifestent principalement lors des pics de fièvre sous forme de macules discrètes. L'atteinte du péricarde, se traduisant par une péricardite, est une complication grave nécessitant une échographie cardiaque en cas de douleurs thoraciques ou de polypnée, pour éviter de la confondre avec un RAA, une tuberculose, une infection purulente, ou une autre maladie systémique. L'atteinte oculaire, notamment l'uvéite, est une complication fréquente et significative pronostiquement, souvent asymptomatique (uvéite à œil blanc), nécessitant un dépistage régulier à la lampe à fente. Une étude rétrospective par Kodsi.SR a mis en évidence une uvéite chez 39 sur 126 filles atteintes d'AJI sur 5 ans et demi (34 oligoarticulaires, 5 polyarticulaires). L'étude souligne l'importance d'un examen ophtalmologique systématique. Dans cette étude spécifique, l’atteinte oculaire a été observée chez 2 cas sur l'échantillon étudié, soulignant la nécessité d’un suivi ophtalmologique rigoureux.

II.Formes Cliniques de l AJI

L'étude décrit les différentes formes cliniques de l’AJI: les formes polyarticulaires (environ 10% avec facteur rhumatoïde positif et séronégatives), les formes oligoarticulaires, souvent tardives et pouvant correspondre à des spondylarthrites, et les formes systémiques. Les formes polyarticulaires séropositives touchent surtout les articulations distales des membres et peuvent impliquer le rachis cervical. Les formes oligoarticulaires affectent les articulations proximales de manière asymétrique. Le diagnostic des formes monoarticulaires exige l'exclusion des infections bactériennes (arthrite septique, ostéomyélite).

1. Formes Polyarticulaires de l AJI

Le texte détaille les formes polyarticulaires de l'arthrite juvénile idiopathique (AJI), distinguant les formes séropositives (avec facteur rhumatoïde) et séronégatives. Les formes séropositives, représentant environ 10% des cas de polyarthrite, touchent symétriquement les articulations distales des membres. Une atteinte du rachis cervical, se manifestant par un torticolis ou une raideur matinale, peut entraîner une instabilité C1-C2. Le diagnostic différentiel avec le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est crucial, particulièrement au Maroc où les infections des voies aériennes supérieures sont fréquentes. Un interrogatoire minutieux, axé sur des éléments sémiologiques comme le dérouillage matinal, l'atteinte des petites articulations et du rachis cervical, est essentiel pour un diagnostic précis et pour éviter des traitements antibiotiques inappropriés sur le long terme. En phase initiale, le diagnostic peut être difficile, nécessitant l'élimination d'autres maladies comme le lupus érythémateux disséminé, les vascularites (maladie de Behçet), et le RAA, qui constitue un piège diagnostique majeur au Maroc. La corrélation entre l'atteinte oculaire (iridocyclite ou uvéite), le jeune âge et la présence de facteurs antinucléaires, soulignant l'importance de la surveillance ophtalmologique, est également abordée. Une étude rétrospective (Kodsi.SR) sur 126 filles a démontré une prévalence de l’uvéite chez 39 d'entre elles, dont 34 avec une forme oligoarticulaire et 5 avec une forme polyarticulaire. Dans la série étudiée, l'atteinte oculaire (incluant panuvéite, uvéite chronique, kératite ponctuée) a été retrouvée chez seulement 2 cas, probablement due à des examens ophtalmologiques incomplets ou à l'absence d’anticorps antinucléaires.

2. Formes Oligoarticulaires de l AJI

Les formes oligoarticulaires d'AJI concernent principalement les enfants plus âgés et répondent souvent aux critères des spondylarthrites. Le diagnostic repose avant tout sur l'exclusion d'une atteinte monoarticulaire d'origine infectieuse (arthrite septique, ostéomyélite aiguë) ou liée à un traumatisme, une malformation, une dystrophie ou une tumeur. L'examen clinique, les antécédents, les radiographies standards et la ponction articulaire guident les investigations. Cette forme se caractérise par une atteinte articulaire asymétrique, touchant préférentiellement les articulations proximales des membres inférieurs (genoux, chevilles, poignets) et, parfois, les articulations interphalangiennes proximales, le rachis cervical et l'articulation temporo-mandibulaire. L’étude rapporte une atteinte du genou à 100% et de la cheville à 25% dans leur échantillon. L'atteinte du rachis cervical ou temporo-mandibulaire peut passer inaperçue. Dans le cadre des oligoarthrites à début tardif, l'antigène HLA-B27 est fréquemment associé, particulièrement chez les garçons développant une oligoarthrite après l'âge de 8 ans. L'atteinte oculaire, souvent une iridocyclite aiguë, domine l'évolution et présente un bon pronostic visuel sauf en cas de poussées inflammatoires répétées.

III.Signes Extra articulaires et Examens Complémentaires

Les manifestations extra-articulaires de l’AJI incluent des signes cutanés fugaces, une péricardite (nécessitant une échographie cardiaque), et des atteintes oculaires (uvéite). L'examen du liquide articulaire est important pour différencier l'AJI des infections. La radiographie conventionnelle permet d'évaluer les lésions ostéo-articulaires, l'IRM étant utile pour visualiser l'hypertrophie synoviale et les érosions cartilagineuses. L’analyse du liquide synovial permet de déterminer la nature inflammatoire ou infectieuse de l’atteinte.

1. Signes Cutanés et Atteinte du Péricarde

L'examen clinique doit systématiquement rechercher des signes extra-articulaires de l'arthrite juvénile idiopathique (AJI). Des manifestations cutanées, presque constantes bien que fugaces et variables au cours de la journée, se présentent typiquement sous forme de macules discrètes, souvent plus visibles lors des pics de fièvre ou après exposition à l'air ou à la chaleur. Ces signes cutanés, même discrets, constituent un élément diagnostique important. Une éruption plus intense, de type urticarien, peut également survenir. L'atteinte cardiaque, notamment du péricarde, est une complication fréquente. La péricardite, rarement bien tolérée, nécessite une prise en charge urgente. Une échographie cardiaque est recommandée chez les patients se plaignant de douleurs thoraciques ou de polypnée. Un diagnostic différentiel précis avec le rhumatisme articulaire aigu, la tuberculose, une origine purulente ou une autre maladie systémique est crucial, soulignant l'importance d'un interrogatoire approfondi.

2. Atteintes Oculaires et Autres Manifestations Extra articulaires

L'atteinte oculaire, notamment l'uvéite, est une complication majeure de l'AJI, souvent asymptomatique (uvéite à œil blanc), se caractérisant par l'absence de signes cliniques habituels tels que la douleur oculaire, la rougeur et la photophobie. Son diagnostic repose sur un examen à la lampe à fente régulier (tous les 3 à 4 mois) pour détecter un effet Tyndall, témoignant de l'inflammation. Une étude rétrospective (Kodsi.SR) sur 126 filles atteintes d'AJI a révélé une uvéite chez 39 d'entre elles. Dans l'étude présentée, l'atteinte oculaire (panuvéite, uvéite chronique, kératite ponctuée) a été observée chez seulement 2 patients, probablement en raison d'examens ophtalmologiques incomplets ou de l'absence d'anticorps antinucléaires. D'autres atteintes extra-articulaires concernent le rachis cervical (torticolis, raideur), l'articulation temporo-mandibulaire (douleur à la mastication, limitation de l'ouverture de la bouche), et plus rarement, les hanches et les coudes. Le texte mentionne également la nécessité d'éliminer d'autres maladies inflammatoires générales du jeune enfant telles que la maladie de Kawasaki, les fièvres à éruption et manifestations articulaires, les connectivites et les vascularites, ainsi que les formes cutanées de périartérite noueuse (PAN), difficiles à distinguer d'une forme systémique d'AJI. L'atteinte axiale (arthrite sacro-iliaque) est souvent retardée, et des enthésiopathies, caractéristiques des spondylarthrites, peuvent se manifester. L'atteinte des gaines synoviales des fléchisseurs (orteil ou doigt en saucisse) est particulièrement évocatrice.

3. Examens Complémentaires Liquide Articulaire et Imagerie

L'examen cytologique du liquide articulaire est un examen simple mais essentiel dans le diagnostic des arthropathies avec épanchement, permettant de déterminer l'origine de la lésion (infectieuse, inflammatoire, mécanique ou métabolique). Il est particulièrement déterminant dans le diagnostic des atteintes monoarticulaires, notamment la monoarthrite septique. En cas d'AJI, le liquide articulaire est inflammatoire, pauvre en acide hyaluronique et riche en protéines. L’étude indique la présence de 2000 cellules/mm³ dans un liquide inflammatoire riche en polynucléaires. La radiologie conventionnelle, technique de base, précise la nature, le siège et la gravité des lésions ostéo-articulaires et les troubles de croissance. Les poignets et les mains sont les régions privilégiées pour le bilan radiologique en raison de la fréquence et de l'évolution séquentielle de l'atteinte, permettant d'observer les stades classiques de Steinbrocker. L'IRM permet une évaluation plus objective des érosions cartilagineuses et de l'hypertrophie synoviale, étant indiquée notamment dans l'atteinte de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM). Elle est également utile pour le suivi des enfants sous traitement et la détection de complications comme l'ostéonécrose aseptique.

IV.Traitement de l AJI

Le traitement de l’AJI dépend de la forme clinique. Les traitements incluent les AINS, la salicylothérapie (avec surveillance étroite), les corticoïdes (avec risque de retard de croissance), et les traitements de fond comme le méthotrexate et la D-pénicillamine, ainsi que des agents biologiques ciblant le TNFα (etanercept, infliximab). Les injections intra-articulaires de corticoïdes sont utilisées pour soulager la douleur. Une prise en charge psychologique est importante pour les patients et leurs familles. L’étude mentionne l’utilisation du méthotrexate chez 3 enfants et souligne l’importance d’une surveillance ophtalmologique pour la détection précoce de l'uvéite.

1. Traitements de Première Intention et Surveillance

Le traitement de l'arthrite juvénile idiopathique (AJI) est un domaine en constante évolution. Les traitements classiques restent largement utilisés, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l'aspirine (salicylothérapie), et les infiltrations articulaires de corticoïdes. La salicylothérapie, bien que souvent inefficace sur les signes biologiques, nécessite une surveillance étroite en raison des doses élevées utilisées. Les parents doivent être informés des signes d'acidose (polypnée, troubles de l'humeur, acouphènes), et une surveillance biologique régulière (dosage des transaminases et de la salicylémie) est indispensable. En cas d'atteinte oculaire, un examen ophtalmologique rapide par un spécialiste est crucial pour détecter une uvéite, même asymptomatique, justifiant un traitement local ou général (corticoïdes). Un suivi régulier est nécessaire pour détecter précocement les effets indésirables de la corticothérapie, notamment le retard de croissance. Une corticothérapie alternée peut être nécessaire en cas d'atteinte oculaire sévère non contrôlée par les traitements locaux. Les infiltrations articulaires d'hexacétonide de triamcinolone sont utiles en complément ou comme traitement unique dans certaines formes pauci-articulaires. Certaines équipes utilisent des bolus intraveineux de méthylprednisolone pour les poussées sévères. Des traitements à moyen terme, comme l'hormone de croissance et les bisphosphonates, sont étudiés pour prévenir les effets délétères de la corticothérapie prolongée (retard de croissance, ostéoporose).

2. Traitements de Fond Méthotrexate et Autres

Pour les formes plus sévères d'AJI, des traitements de fond sont nécessaires. Le méthotrexate (MTX), administré par voie orale ou sous-cutanée, est la molécule la plus utilisée. La dose peut être augmentée jusqu'à 1mg/kg par semaine si l'efficacité est insuffisante et la tolérance bonne. Des études (Wallace, Gianni, Cassidy, Ravelli et al., Rose et al.) montrent une réponse au MTX chez la majorité des enfants, certains atteignant la rémission. Dans la série étudiée, le MTX a été utilisé chez 3 enfants, dont 2 avec des formes déformantes non améliorées par la corticothérapie et 1 avec des arthrites réfractaires aux corticoïdes. La D-pénicillamine (DPCA) a été utilisée dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, mais son efficacité dans l'AJI est controversée, des études montrant des résultats similaires à un placebo. Les agents biologiques ciblant le TNFα, tels que l'etanercept et l'infliximab, constituent des avancées thérapeutiques, mais nécessitent une surveillance rigoureuse en raison de possibles effets secondaires (infections sévères, manifestations inflammatoires et auto-immunes). Le recours à la corticothérapie est souvent nécessaire en cas d’échec des AINS, d’intolérance médicamenteuse, ou de péricardite. Le passage rapide à une corticothérapie alternée est déconseillé en raison d’un risque élevé de rechute.

3. Traitement selon les Formes Cliniques et Prise en Charge des Séquelles

Le traitement de l'AJI polyarticulaire vise à soulager la douleur et maintenir une bonne fonction articulaire. Les AINS sont prescrits en première intention, suivis de traitements de fond (MTX) en cas de réponse insuffisante ou d'atteinte évolutive. Seules les formes séropositives nécessitent un traitement agressif d’emblée. Le traitement de l'AJI oligoarticulaire repose sur la physiothérapie, les AINS et les injections intra-articulaires de corticoïdes, surtout efficaces sur les grosses articulations. Cependant, il est important de respecter un délai de réinfiltration d’au moins 6 mois pour limiter le risque de troubles de croissance. En cas de rhumatisme psoriasique, la corticothérapie est déconseillée en raison du risque de corticodépendance des lésions cutanées et de retentissement sur la croissance. La prise en charge des séquelles comprend la correction des déformations (orthèses) et le gain d’amplitude articulaire (kinésithérapie, ergothérapie). Une intervention chirurgicale peut être nécessaire dans certains cas. L'étude mentionne la chirurgie d'un flessum des doigts, des poignets et d'un genou chez un enfant atteint d'une forme polyarticulaire. Enfin, une prise en charge psychologique et éducative est essentielle pour le patient et sa famille.

V.Évolution et Pronostic de l AJI

L'évolution de l’AJI varie selon les formes cliniques. Les formes systémiques peuvent évoluer favorablement, vers une polyarthrite destructrice, ou avec des poussées récurrentes. Les formes oligoarticulaires ont un pronostic généralement favorable, mais le risque d’uvéite persiste. Le retard de croissance est une complication fréquente et nécessite une prise en charge spécifique. L'étude de Marrakech a révélé une rémission chez 7/10 patients atteints de la forme systémique.

1. Évolution de l Arthrite Juvénile Idiopathique Systémique

L'évolution de l'arthrite juvénile idiopathique (AJI) systémique est variable. Dix ans après le diagnostic, environ la moitié des enfants présentent une évolution favorable, avec une extinction de la maladie après une ou plusieurs poussées, avec ou sans destruction articulaire importante. Un quart des enfants développent une polyarthrite destructrice sévère, accompagnée d'un syndrome inflammatoire majeur et d'un retard de croissance. Le dernier quart conserve une évolution marquée par des poussées fébriles, des éruptions cutanées et des atteintes articulaires plus ou moins sévères et destructrices. Une amylose secondaire à expression rénale peut survenir dans 1 à 2% des cas. L'étude rapporte une rémission dans 7 cas sur 10, une évolution par poussées dans 2 cas et une évolution défavorable dans 1 cas, soulignant la variabilité de l'évolution de la maladie.

2. Évolution de l Arthrite Juvénile Idiopathique Oligoarticulaire

Dans les formes oligoarticulaires de l'AJI, l'évolution est généralement favorable dans environ 2/3 des cas. La maladie reste limitée à un maximum de 4 articulations, avec un faible risque de destruction ostéo-articulaire. Cependant, le risque d'atteinte oculaire est important pendant les 4 à 5 premières années, justifiant une surveillance ophtalmologique régulière, conformément aux recommandations de l'Académie Américaine de la Pédiatrie. Le texte ne fournit pas de données spécifiques sur les résultats à long terme de cette forme dans l'étude menée, mais précise que l'évolution est généralement favorable en restant limitée dans le nombre d'articulations touchées.

3. Retard de Croissance et Aspects Psychologiques

Le retard de croissance est une complication fréquente de l'AJI, affectant souvent les premières années de la maladie. Ses mécanismes sont multiples et complexes, liés à la maladie elle-même (absence de réponse des récepteurs articulaires à l'hormone de croissance et inflammation persistante) et aux traitements utilisés, notamment les corticoïdes. Une meilleure compréhension de ces mécanismes est essentielle pour adapter les stratégies thérapeutiques. Le retard de croissance peut avoir un impact psychologique significatif sur l'enfant, affectant son intégration scolaire et sociale. Un dépistage précoce et une prise en charge thérapeutique appropriée sont donc importants pour minimiser les conséquences psychologiques et sociales de ce retard de croissance.