Place de l'Embrochage Fasciculé d'Hackethal dans le Traitement des Fractures de l'Humérus

Place de l'Embrochage Fasciculé d'Hackethal dans le Traitement des Fractures de l'Humérus

Informations sur le document

Langue French
Format | PDF
Taille 2.71 MB
  • Fractures de l'humérus
  • Embrochage
  • Traumatologie

Résumé

I.Traitements des Fractures de l Humérus Une Étude Rétrospective

Cette étude rétrospective menée au service de traumatologie orthopédique de l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech entre janvier 2000 et janvier 2006, a analysé 130 cas de fractures de l'humérus. L'étude compare différentes méthodes de stabilisation, incluant les traitements orthopédiques (plâtre pendant, attelle directionnelle, technique de Sarmiento) et les techniques chirurgicales d'ostéosynthèse. Parmi les interventions chirurgicales, l'embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal a été particulièrement étudié, avec un suivi de 40 patients sur 30 mois. Les résultats ont permis d'évaluer l'efficacité de chaque méthode, notamment en termes de consolidation, de complications (pseudarthrose, paralysie radiale), et de temps de récupération.

1. Contexte et Méthodologie de l Étude

L'étude rétrospective, menée à l'hôpital militaire Avicenne de Marrakech entre janvier 2000 et janvier 2006, a porté sur 149 cas initiaux de fractures de l'humérus. Après analyse, 130 dossiers ont été retenus pour l'étude, représentant diverses méthodes de stabilisation orthopédique et chirurgicale. L'objectif principal était d'évaluer l'efficacité des différents traitements des fractures de l'humérus, avec un accent particulier sur l'embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal. Parmi les 130 fractures analysées, 40 patients ont été traités initialement par cette méthode, avec un recul moyen de 30 mois permettant une évaluation à long terme des résultats. La répartition des patients selon la méthode thérapeutique utilisée détaille les approches orthopédiques (plâtre pendant, attelle directionnelle, technique de Sarmiento, bandage Mayo ou Dujarier) et chirurgicales (ostéosynthèse par plaque, embrochage selon Hackethal et Kapandji, enclouage centromédullaire, fixateur externe). L'étude précise également l'étiologie des fractures, les accidents de la voie publique représentant la cause la plus fréquente dans la série étudiée.

2. Analyse des Méthodes Thérapeutiques Utilisées

Le document explore diverses approches thérapeutiques pour les fractures de l'humérus, soulignant le débat sur les indications thérapeutiques, chaque type de stabilisation ayant ses défenseurs. Le traitement orthopédique, proposé en première intention par plusieurs auteurs (Bézes, Goudoté, De Mourgues, Babin), incluant le plâtre pendant et la technique de Sarmiento, est analysé. La technique de Sarmiento, bien que promettant une mobilisation précoce, présente des inconvénients (inconfort, longueur de rééducation, taux de cals vicieux et de pseudarthroses). L'étude décrit l'embrochage fasciculé centromédullaire à foyer fermé, proposé par Hackethal en 1961, comme un compromis entre les méthodes orthopédiques et les ostéosynthèses rigides. D'autres techniques chirurgicales comme l'ostéosynthèse par plaque, l'enclouage centromédullaire et le fixateur externe sont également mentionnées, accompagnées d’une description de leurs principes et indications. La discussion souligne que le choix du traitement dépend de facteurs comme la localisation, le type et la gravité de la fracture, ainsi que l'état du patient.

3. Résultats et Analyse des Complications

L'étude détaille les résultats obtenus avec l'embrochage fasciculé selon Hackethal, notamment le délai moyen de consolidation (neuf semaines et six jours) et l’absence de paralysie radiale iatrogène ou d’infection dans cette série. Le document mentionne les complications possibles, y compris la pseudarthrose, et souligne l'importance d'une technique rigoureuse pour minimiser ces risques. Il est précisé que le taux de pseudarthrose est faible dans les séries d'ostéosynthèses rigides (1,2% pour l'ostéosynthèse par plaque selon Bézes), tandis que des taux plus élevés sont observés avec des traitements orthopédiques (6,3% dans la série d'André). Dans la présente étude, un taux de 2,8% de pseudarthrose a été observé. L'analyse des résultats met en avant le faible taux de paralysie radiale iatrogène associé à l'embrochage selon Hackethal (comparé à 1,5% pour Putz et 3,4% pour André), ainsi que l’absence de migration de broches dans cette série, contrairement à d'autres études (7% pour le symposium SOFCOT 2003 et 3% pour Gayet). Les lésions associées sont également abordées, avec un pourcentage significatif de polytraumatisés (42.85%) dans la série.

4. Conclusion et Implications Cliniques

L'étude conclut que l'embrochage centromédullaire fasciculé selon Hackethal représente une solution simple, peu coûteuse et efficace pour la fixation des fractures humérales, à condition de respecter rigoureusement les techniques chirurgicales. La stabilisation repose sur un remplissage médullaire complet, un contact interfragmentaire étroit et un positionnement précis des broches. Cette méthode est particulièrement indiquée pour les fractures transversales, obliques courtes et bifocales. Cependant, il est conseillé d'éviter cette technique pour les fractures du quart distal et celles à composante rotatoire. En comparaison avec d'autres méthodes d'ostéosynthèse, l'embrochage selon Hackethal se distingue par sa rapidité de mise en œuvre, son coût modeste et son innocuité. L’étude souligne son utilité particulière pour les polytraumatisés et les fractures bilatérales. Enfin, l'étude note la prédominance des accidents de la voie publique comme cause principale des fractures dans la population étudiée (âge moyen 35 ans, 85,7% d'hommes), et à Marrakech en particulier.

II. Chirurgie

L'étude a comparé les résultats obtenus avec les traitements orthopédiques et chirurgicaux des fractures humérales. Les traitements orthopédiques, bien que moins invasifs, présentaient des inconvénients tels qu'un taux plus élevé de pseudarthroses et de raideurs articulaires. L'embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal, une technique d'ostéosynthèse à foyer fermé, a montré des résultats prometteurs en termes de consolidation, avec un faible taux de complications neurologiques (paralysie radiale iatrogène). D'autres techniques chirurgicales, comme l'enclouage centromédullaire et l'ostéosynthèse à foyer ouvert (plaque vissée), ont également été abordées, avec une analyse de leurs avantages et inconvénients respectifs. Le choix de la méthode thérapeutique dépend de plusieurs facteurs, notamment la localisation et la nature de la fracture.

1. Traitements Orthopédiques des Fractures de l Humérus

Le texte présente plusieurs méthodes orthopédiques pour traiter les fractures de l'humérus, soulignant la diversité des approches et le débat existant sur leurs indications. Des auteurs comme Bézes, Goudoté, De Mourgues et Babin ont publié des séries de cas traités par plâtre pendant, une technique d'immobilisation stricte. D'autres techniques orthopédiques mentionnées sont l'attelle directionnelle, les bandages de type Mayo Clinic et Dujarier, qui imposent une immobilisation stricte du coude au corps, et la technique de Sarmiento, qui privilégie une mobilisation segmentaire active précoce grâce à un système de pression hydraulique. L'efficacité de ces méthodes varie. Le plâtre pendant, par exemple, offre une consolidation précoce (7,4 semaines) mais nécessite la coopération du patient et comporte un risque d'ouverture cutanée. La technique de Sarmiento, quant à elle, est efficace (consolidation en 8 semaines, faible taux de pseudarthrose), mais présente des contre-indications (obésité, absence de coopération, polytraumatisés, fractures ouvertes de stade III). L'étude souligne que bien que le traitement chirurgical soit privilégié en cas d'échec du traitement orthopédique, ce dernier conserve des indications importantes, même si le faible nombre de patients traités orthopédiquement dans cette étude (16,1%) peut être dû à un biais de sélection.

2. Techniques Chirurgicales d Ostéosynthèse

L'étude explore plusieurs techniques chirurgicales d'ostéosynthèse pour les fractures de l'humérus, soulignant l'embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal comme une solution de compromis entre les approches orthopédiques et les ostéosynthèses rigides. Cette technique, proposée en 1961, vise une stabilisation à foyer fermé, respectant l'hématome fracturaire. Cependant, ses performances biomécaniques sont jugées modestes par certains auteurs. D'autres techniques sont mentionnées, telles que l'ostéosynthèse par plaque, nécessitant une réduction du foyer de fracture suivie d'une fixation par une plaque vissée épaisse pour assurer la compression interfragmentaire. L'enclouage centromédullaire, avec ses différentes variantes (clou de Seidel, clou de Grosse et Kempf modifié, clou de Russel-Taylor, clou de Marchetti), est également décrit, mettant en avant des systèmes de verrouillage et des techniques de mise en place variées. Le choix entre ces différentes méthodes dépend de plusieurs facteurs, tels que le type et la localisation de la fracture, l'état du patient et les conditions locales (disponibilité de surface corticale, proximité du nerf radial). L'étude souligne que les contraintes biomécaniques sur le membre supérieur diffèrent de celles sur le membre inférieur, ce qui influe sur le choix de la méthode de stabilisation.

3. Comparaison des Approches et Considérations Cliniques

Le document compare les traitements orthopédiques et chirurgicaux des fractures de l'humérus, soulignant les avantages et inconvénients de chaque approche. Les traitements orthopédiques, bien que moins invasifs et moins coûteux, peuvent entraîner un taux plus élevé de complications telles que les pseudarthroses et les raideurs articulaires. Les techniques chirurgicales, en particulier l'ostéosynthèse, offrent une meilleure stabilité et réduisent le risque de ces complications, mais comportent un risque d'iatrogénicité (paralysie radiale iatrogène). L'embrochage fasciculé selon Hackethal est présenté comme une alternative offrant un compromis, alliant la simplicité du traitement orthopédique à la stabilité de l'ostéosynthèse. L'étude compare les taux de pseudarthrose observés dans différentes études utilisant diverses méthodes. L'étude souligne également l'importance de la technique chirurgicale et de l'expérience de l'opérateur pour la réussite de l'intervention et la minimisation des risques. Le choix entre les méthodes orthopédiques et chirurgicales doit être adapté à chaque cas spécifique, en tenant compte des caractéristiques de la fracture, de l’état du patient, et des ressources disponibles.

III.Résultats de l Embrochage Fasciculé selon Hackethal

L'analyse des 40 patients traités par embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal a révélé un taux de réussite élevé, avec un délai moyen de consolidation de neuf semaines et six jours. L'étude a mis en évidence l'importance du respect de certains points techniques pour minimiser les risques de complications, comme la migration des broches ou la survenue de pseudarthrose. Le faible taux de paralysie radiale post-opératoire observé souligne la sécurité de la technique lorsqu'elle est correctement réalisée. L'embrochage selon Hackethal apparaît comme une solution simple, peu coûteuse et efficace pour certaines fractures de l'humérus, notamment les fractures transversales et obliques courtes.

1. Résultats de l Embrochage selon Hackethal Consolidation et Délai de Guérison

L'étude a suivi 40 patients traités par embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal pour une fracture de l'humérus, avec un recul moyen de 30 mois. Le délai moyen de consolidation osseuse était de neuf semaines et six jours. Les résultats cliniques, évalués selon une classification modifiée de Stewart et Hundley, indiquent 30 très bons résultats, 3 bons résultats, 1 résultat passable et 1 mauvais résultat (pseudarthrose ou non-union). L'absence de cas de paralysie radiale iatrogène, d'infection ou de migration des broches est notable et met en avant un aspect positif de la technique en termes de sécurité. Ces données suggèrent une bonne efficacité de la technique en termes de consolidation osseuse et une faible occurrence de complications majeures, même à moyen terme. Cependant, la présence d'un cas de non-union rappelle la nécessité d'une technique chirurgicale rigoureuse et précise pour garantir des résultats optimaux.

2. Analyse des Complications et Comparaison avec la Littérature

L'étude rapporte un faible taux de complications après embrochage selon Hackethal, notamment l'absence de paralysie radiale iatrogène et de migration des broches, contrairement aux données rapportées dans d'autres études (Putz : 1,5% de paralysie radiale ; Gayet : 3% de migration des broches; Symposium SOFCOT 2003 : 7% de migration). Ceci met en lumière le caractère fiable de la technique chirurgicale lorsqu'elle est bien exécutée, malgré des performances biomécaniques jugées modestes par certains auteurs. Le faible taux de pseudarthrose (2,8% dans cette étude) est également souligné, en comparaison avec les taux plus élevés rapportés dans d'autres études pour le traitement orthopédique (6,3% pour André) ou même pour l'ostéosynthèse par plaque (1,2% pour Bézes). L'étude précise que la technique d'embrochage selon Hackethal, bien qu'à foyer fermé, est une solution de compromis entre les approches orthopédiques et chirurgicales, combinant la rapidité de mise en œuvre, un coût modeste et une innocuité relative. La discussion mentionne des points techniques cruciaux pour éviter les complications, notamment un remplissage médullaire complet, un contact interfragmentaire optimal et un positionnement précis des broches.

3. Indications Préférentielles et Limites de la Technique

L'étude propose des indications préférentielles pour l'embrochage selon Hackethal, soulignant sa simplicité et sa rapidité de mise en œuvre. La technique est particulièrement appropriée pour les polytraumatisés, les fractures simultanées des deux humérus, et les patients ayant subi un traumatisme thoracique important. En revanche, l'embrochage doit être évité dans les fractures du quart distal de l'humérus et en cas de fracture spiroïde ou à coin de torsion en raison de ses insuffisances biomécaniques. Les fractures transversales, obliques courtes et bifocales sont considérées comme des indications préférentielles. La conclusion insiste sur le fait que l'embrochage selon Hackethal, lorsqu'il est réalisé selon des techniques rigoureuses par un opérateur expérimenté, est une méthode fiable, rapide et sûre pour la fixation des fractures humérales, conservant les avantages d'un foyer fermé et représentant un compromis pertinent entre les traitements orthopédiques et chirurgicaux plus complexes.

IV.Complications et Aspects Épidémiologiques

L'étude a analysé les complications associées aux différentes méthodes de traitement, notamment les pseudarthroses, les paralysies radiales (iatrogènes ou non), et les infections. Le taux de complications variait selon la technique utilisée, l'embrochage selon Hackethal affichant un taux de complications relativement faible. Sur le plan épidémiologique, les accidents de la voie publique étaient la cause principale des fractures dans cette étude menée à Marrakech. L'âge moyen des patients était de 35 ans, avec une prédominance masculine (85,7%). Cinq patients ont été perdus de vue.

1. Complications liées aux Fractures de l Humérus

L'étude aborde les complications potentielles associées aux fractures de l'humérus, soulignant que certaines fractures peuvent entraîner des suites longues et des complications difficiles à récupérer. La paralysie radiale est une complication potentielle, souvent une neuropraxie, et son évaluation est systématique via un examen clinique simple (anesthésie de la première commissure, paralysie de la flexion dorsale du poignet...). L'exploration chirurgicale du nerf radial, bien que parfois indiquée, révèle le plus souvent des lésions en continuité type contusion avec hématome intraneural, la section du nerf par un fragment osseux étant exceptionnelle. L'étude mentionne la pseudarthrose comme complication possible, avec un taux variable selon les méthodes de traitement (plus élevé pour les traitements orthopédiques, faible pour les ostéosynthèses rigides). Le texte signale également l'ouverture cutanée comme complication secondaire à des traumatismes violents, observée plus fréquemment chez les patients polyfracturés ou polytraumatisés. L'étude rapporte 2 cas d'ouverture cutanée (5,7%), conformément aux données de la littérature.

2. Aspects Épidémiologiques Étiologie et Caractéristiques des Patients

L'étude présente des données épidémiologiques sur les fractures de l'humérus, précisant que les accidents de la voie publique constituent la cause la plus fréquente (74,5% des cas dans cette série). Les accidents du travail (5 cas), les accidents de sport (2 cas), les accidents domestiques (1 cas) et les agressions (1 cas) sont également mentionnés comme étiologies. L'âge moyen des patients dans l'étude était de 35 ans, avec une prédominance masculine (85,7%). La comparaison avec d'autres séries, comme celle de De La Caffinière (âge moyen 56 ans), souligne une différence épidémiologique attribuée à la différence d'âge moyen de la population et à une durée de vie moyenne inférieure à celle des pays occidentaux. La fréquence des polytraumatisés est significative dans cette étude, avec 15 cas (42,85%) présentant une ou plusieurs lésions associées. Parmi ceux-ci, 10% présentaient une contusion thoracique et/ou des fractures costales homolatérales, et 18% une lésion étagée de type « coude flottant ». Cinq patients ont été perdus de vue.