Analysis of Dietary Taboos Affecting Dietary Diversity of Women of Reproductive Age in Haiti

La sous-nutrition est un problème de santé publique majeur, en particulier pour les femmes et les enfants dans les pays en développement. Ce mémoire se concentre sur les tabous alimentaires qui peuvent influencer la diversité alimentaire des femmes en âge de procréer, en particulier dans le Sud et la Grand’Anse d’Haïti. Environ la moitié des femmes de cette tranche d'âge sont anémiques et un tiers des enfants d'âge préscolaire souffrent de carences en vitamine A. L'objectif principal de cette recherche est d'identifier et de comprendre les tabous alimentaires qui existent chez les femmes enceintes et allaitantes. En outre, il s'agit d'évaluer les déterminants de la diversité alimentaire et de déterminer si les femmes enceintes ou allaitantes consomment une alimentation moins diversifiée que celles qui ne le sont pas. Cette recherche est essentielle pour développer des interventions visant à réduire la mortalité maternelle et infantile.

La méthodologie de cette étude repose sur un devis mixte qui combine des approches qualitatives et quantitatives. Les données qualitatives ont été recueillies à travers des groupes de discussion, permettant d'identifier plus de 100 tabous alimentaires. Pour la collecte de données quantitatives, des entretiens ont été menés auprès de mères d'enfants de moins de cinq ans, suivis d'un relevé alimentaire de 24 heures. La diversité alimentaire des participantes a été évaluée à l'aide de la méthode DAM-F de la FAO, et les déterminants de cette diversité ont été analysés à l'aide de régressions logistiques. Cette approche méthodologique permet d'obtenir une compréhension approfondie des facteurs influençant la diversité alimentaire.

Les résultats de l'étude révèlent que la diversité alimentaire est fortement influencée par la région ainsi que par les caractéristiques du ménage et de la mère. Les femmes allaitantes atteignent moins souvent une diversité alimentaire minimale, consommant moins fréquemment des 'autres légumes' et 'autres fruits'. Bien que ces résultats soient significatifs dans le modèle non ajusté, ils soulignent l'importance des tabous alimentaires dans la consommation de micronutriments essentiels. Les tabous identifiés varient considérablement entre les communautés et même au sein de la même commune, ce qui indique la nécessité d'une approche ciblée pour les interventions nutritionnelles.

Cette recherche met en lumière l'impact des tabous alimentaires sur la santé nutritionnelle des femmes en âge de procréer en Haïti. Les restrictions alimentaires peuvent diminuer la consommation de micronutriments vitaux, exacerbant ainsi les problèmes de malnutrition dans une population déjà vulnérable. Les résultats de cette étude peuvent être utilisés pour formuler des messages clés à intégrer dans les activités éducatives du projet, visant à sensibiliser les communautés sur l'importance de la diversité alimentaire et à réduire les tabous qui entravent une alimentation saine. En intégrant ces résultats dans des programmes d'intervention, il est possible de contribuer à l'amélioration de la santé maternelle et infantile dans la région.