Comparaison entre l'infiltration para-vertébrale rétrolaminaire d'un mélange analgésique non-stéroïde et l'infiltration péridurale stéroïdienne chez les patients souffrant de douleurs radiculaires chroniques

La douleur radiculaire chronique représente un défi majeur dans le domaine médical, affectant environ 20% de la population adulte au Canada. Cette étude se concentre sur la comparaison entre deux méthodes de traitement : l'infiltration péridurale de stéroïdes (ESI) et l'infiltration paravertébrale rétrolaminaire (IPVR) utilisant un mélange analgésique non-stéroïdien. L'ESI est une méthode couramment utilisée, mais son efficacité est controversée, avec des risques potentiels d'effets indésirables graves, tels que la perte de vision et des complications neurologiques. Comme le souligne la FDA, ces risques soulèvent des questions sur la sécurité à long terme de cette approche. En revanche, l'IPVR pourrait offrir une alternative moins risquée, mais nécessite une évaluation rigoureuse de son efficacité.

Pour cette étude rétrospective, 31 patients souffrant de douleurs radiculaires lombaires ou cervicales chroniques ont été sélectionnés dans le Registre Québec Douleur. Ces patients ont reçu une infiltration IPVR guidée par échographie, avec un mélange comprenant de la morphine, de la kétamine, de la néostigmine, de la naloxone et de la bupivacaïne. Un groupe témoin de 31 patients a été traité par ESI. Les critères d'évaluation incluaient l'échelle visuelle analogique (VAS) pour mesurer la douleur et une évaluation de la satisfaction globale après six mois. Cette méthodologie rigoureuse permet de comparer directement les deux techniques en termes d'efficacité et de sécurité.

Les résultats de l'étude montrent qu'il n'y a pas de différence significative dans les scores de VAS entre les deux groupes après six mois, ce qui suggère que l'IPVR peut être aussi efficace que l'ESI pour le traitement de la douleur radiculaire chronique. De plus, la satisfaction globale des patients était comparable dans les deux groupes, ce qui indique que les patients pourraient bénéficier d'une approche moins invasive comme l'IPVR. Cependant, il est essentiel de noter que les effets secondaires de l'ESI, tels que le dysfonctionnement surrénal et l'hypercorticisme, posent des préoccupations importantes quant à sa sécurité à long terme.

Cette étude met en lumière l'importance d'explorer des alternatives aux traitements conventionnels pour la douleur radiculaire chronique. L'infiltration paravertébrale rétrolaminaire avec un mélange analgésique non-stéroïdien pourrait représenter une option viable, offrant des résultats comparables à ceux de l'ESI sans les risques associés. Les résultats suggèrent que les cliniciens pourraient envisager l'IPVR comme une méthode de traitement alternative, particulièrement pour les patients qui présentent des contre-indications à l'ESI. En conclusion, cette étude ouvre la voie à des recherches futures pour explorer davantage les bénéfices et les mécanismes d'action de l'IPVR dans le traitement de la douleur chronique.