
L'arrêt de la douleur induit-il du plaisir : une étude psychophysique et en IRMf
Informations sur le document
Auteur | Nathalie Bitar |
instructor | Pierre-Paul Rompré, Président-rapporteur |
École | Université de Montréal |
Spécialité | Sciences Biomédicales |
Type de document | mémoire |
Année de publication | 2020 |
Lieu | Montréal |
Langue | French |
Nombre de pages | 133 |
Format | |
Taille | 3.42 MB |
- douleur
- plaisir
- récompense
Résumé
I. Introduction
L'introduction de l'étude aborde le concept fondamental selon lequel une stimulation nociceptive localisée peut engendrer une analgésie diffuse à travers le système de modulation de la douleur conditionnée inhibitrice (MEID). Ce mécanisme est crucial pour comprendre comment la douleur et le plaisir interagissent. En effet, des stimuli plaisants, tels que la musique, ainsi que le plaisir résultant de l'interruption de la douleur, peuvent également induire une analgésie. Cela soulève la question de savoir si l'analgésie causée par le plaisir, induite par l'arrêt de la douleur, pourrait confondre les résultats observés dans le cadre du MEID. Les objectifs de cette étude sont donc de vérifier la possibilité d'une relation entre le plaisir induit par l'arrêt de la douleur et le MEID, ainsi que d'explorer l'interaction entre le plaisir et la douleur en examinant les activations et désactivations cérébrales durant une stimulation nociceptive.
II. Méthodologie
La méthodologie de l'étude est divisée en deux études distinctes. Dans la première étude, le MEID a été mesuré en administrant une chaleur nociceptive (via un thermode) avant et après le test de l'eau froide. Après une pause de 30 minutes, le test a été réadministré pour quantifier le niveau de plaisir induit par l'arrêt de la douleur, mesuré sur une échelle de 0 à 100 pendant 4 minutes. Dans la seconde étude, un stimulus nociceptif (gel froid) a été administré à des participants pendant une session d'IRMf pour évaluer les activations cérébrales. Les résultats indiquent que l'arrêt du test de l'eau froide a induit une hypoalgésie d'environ 40%, mais il n'y avait pas de corrélation entre le MEID et le plaisir induit par l'interruption de la douleur. Cette méthodologie rigoureuse permet de comprendre les mécanismes sous-jacents à l'interaction entre la douleur et le plaisir.
III. Résultats
Les résultats des deux études offrent des perspectives intéressantes sur la relation entre la douleur et le plaisir. Dans la première étude, l'interruption du test de l'eau froide a montré une réduction significative de la douleur, sans corrélation avec le plaisir ressenti, ce qui suggère que ces deux phénomènes peuvent être indépendants. La seconde étude a révélé des activations significatives dans des régions cérébrales associées à la douleur, telles que l'insula et le précuneus, ainsi qu'une désactivation dans le gyrus frontal orbital moyen. Ces résultats démontrent que l'activation des régions de récompense lors de l'arrêt de la douleur pourrait illustrer un effet compensatoire, où l'augmentation du plaisir rétablit l'homéostasie perturbée par la douleur.
IV. Discussion et implications
La discussion met en lumière les implications théoriques et méthodologiques des résultats obtenus. La désactivation observée dans le gyrus frontal orbital moyen pendant la stimulation douloureuse suggère un déséquilibre homéostatique qui est corrigé par l'augmentation du plaisir après l'arrêt de la douleur. Cette dynamique entre douleur et plaisir pourrait avoir des applications pratiques dans des domaines tels que la gestion de la douleur et les thérapies psychologiques. En comprenant mieux comment le plaisir peut moduler la douleur, des approches novatrices pourraient être développées pour traiter les douleurs chroniques et améliorer la qualité de vie des patients. Les recommandations pour des études futures soulignent la nécessité d'explorer davantage cette interaction complexe entre les mécanismes de douleur et de récompense.
Référence du document
- Pain Research and Management
- Inhibitory conditioned pain modulation
- Perception of PRP during 240 seconds
- Correlation between pain intensity during the cold pressor test and mean pleasant pain relief
- Correlation between pain unpleasantness during the cold pressor test and peak pleasant pain relief