Pratiques alimentaires et gestion du diabète chez les diabétiques suivis au Bénin

Le diabète est devenu un problème de santé publique majeur au Bénin, avec une prévalence qui a grimpé de 2,9 % en 2008 à 12,4 % en 2015. Ce mémoire, présenté par Mèdessè Florence Nicole Houngla, vise à analyser les pratiques alimentaires des diabétiques et leur gestion nutritionnelle dans le pays. L'étude a été menée auprès de 252 diabétiques, mettant en lumière l'importance d'une prise en charge nutritionnelle adéquate. Une des conclusions majeures de la recherche est que la gestion du diabète varie significativement selon l'âge et la profession des individus, ce qui soulève des questions sur l'accessibilité et l'efficacité des soins. Les pratiques alimentaires sont principalement axées sur la cuisine maison, mais manquent de diversité, ce qui peut avoir des répercussions sur la santé des diabétiques.

La méthodologie employée dans cette étude est fondée sur une approche transversale, utilisant des questionnaires, des rappels de 24 heures et des mesures d'hémoglobine glyquée. De plus, des entrevues semi-directives ont été réalisées avec 18 professionnels de santé pour enrichir les données collectées. Cette approche méthodologique permet d'établir des associations entre les pratiques alimentaires et la gestion du diabète, tout en fournissant une perspective qualitative sur les défis rencontrés par les diabétiques au Bénin. Les résultats montrent que la prise en charge nutritionnelle est souvent déficiente, variant d'un centre à l'autre, soulignant ainsi l'urgence d'une standardisation des pratiques.

Les résultats de l'étude révèlent que les individus suivis au Centre National Hospitalier Universitaire (CNHU) gèrent mieux leur diabète que ceux de la Banque d’insuline. Une analyse approfondie des données montre que les diabétiques ayant accès à des conseils nutritionnels appropriés présentent de meilleures pratiques alimentaires. Cependant, la diversité des plats cuisinés reste limitée, ce qui peut affecter la qualité de leur alimentation. Il est crucial de standardiser la prise en charge nutritionnelle et de recruter davantage de nutritionnistes dans les services de diabétologie. Cette recherche met en exergue la nécessité d'une meilleure formation des professionnels de santé et d'une sensibilisation accrue des diabétiques sur l'importance d'une alimentation variée et équilibrée.

En conclusion, ce mémoire souligne l'importance des pratiques alimentaires dans la gestion du diabète au Bénin. Les résultats indiquent qu'une meilleure prise en charge nutritionnelle pourrait significativement améliorer la qualité de vie des diabétiques. L'étude appelle à des actions concrètes pour renforcer la formation des professionnels de santé et pour développer des programmes de sensibilisation destinés aux diabétiques. La recherche met également en avant la nécessité d'une collecte de données plus exhaustive pour mieux comprendre les facteurs influençant la gestion du diabète et pour élaborer des stratégies adaptées aux besoins des patients.