Traitement traditionnel en traumatologie orthopédie : Aspects médicaux

Cette thèse se focalise sur le traitement traditionnel en traumatologie orthopédie au Maroc, plus précisément sur l’aspect médical de cette pratique. L’auteur met en évidence le rôle important que joue la médecine traditionnelle dans le contexte socioculturel marocain, en particulier l’utilisation des « Jebbars » qui sont des guérisseurs traditionnels spécialisés dans les soins orthopédiques. L’étude souligne l’importance de comprendre cette pratique dans le contexte des systèmes de soins nationaux. En effet, la médecine traditionnelle est souvent considérée comme une alternative pour les patients qui n’ont pas accès aux services de santé modernes, notamment en raison de facteurs économiques ou de la distance géographique.

L’auteur souligne que la pratique des « Jebbars » peut présenter des risques car elle est exercée sans formation médicale. Il existe une forte préoccupation concernant les complications qui peuvent survenir en raison d’erreurs de diagnostic et de traitement. L’objectif de la thèse est d’explorer le profil des patients qui consultent les « Jebbars », d’analyser les différents types de lésions traitées, les méthodes de diagnostic et de traitement employées, ainsi que les erreurs potentielles qui en découlent. La thèse s’avère donc cruciale pour comprendre les enjeux de la médecine traditionnelle dans le contexte marocain, notamment en termes de sécurité et d’efficacité des soins.

L’étude repose sur une enquête menée auprès de 150 patients qui ont consulté des « Jebbars » à Marrakech, ainsi que sur l’observation des pratiques de tous les « Jebbars » de la zone urbaine de la ville. Les données ont été collectées à l’aide de questionnaires et d’observations directes. Les résultats de l’enquête mettent en évidence le profil des patients qui consultent les « Jebbars », ainsi que leurs raisons de le faire. Il est intéressant de noter que les patients sont souvent issus de milieux socio-économiques défavorisés et ont une faible couverture sociale. Ils consultent les « Jebbars » principalement pour des blessures liées à des accidents de la voie publique ou au travail. Les résultats de l’enquête mettent également en évidence les types de lésions traitées par les « Jebbars » et les méthodes thérapeutiques employées, y compris l’utilisation de l’immobilisation, du massage, des bandages et de la « Jbira », une technique traditionnelle de réduction des fractures. L’enquête révèle également que les « Jebbars » ne sont pas formés en médecine et que leur pratique peut parfois entraîner des erreurs diagnostiques et thérapeutiques.

L’auteur analyse les résultats de l’enquête et met en évidence les implications de la pratique des « Jebbars » pour le système de soins national. Il met en avant la nécessité d’adopter une position claire envers la médecine traditionnelle, en reconnaissant son rôle dans le contexte socioculturel marocain tout en garantissant la sécurité des patients. L’auteur propose une réflexion sur la possibilité de rationaliser la pratique de la médecine traditionnelle, en l’intégrant de manière contrôlée et réglementée au système de soins national. Il suggère notamment la formation des « Jebbars » et la mise en place de protocoles de suivi pour minimiser les risques et améliorer la qualité des soins.

La thèse souligne également l’importance d’améliorer l’accès aux services de santé modernes pour les populations défavorisées afin de réduire le recours à la médecine traditionnelle. L’auteur souligne que la médecine traditionnelle peut être une source précieuse de connaissances et de pratiques thérapeutiques, mais qu’il est nécessaire de la réglementer pour garantir la sécurité des patients.

Cette thèse offre un éclairage précieux sur la réalité de la médecine traditionnelle au Maroc et les défis qu’elle représente pour le système de soins national. Elle met en évidence la nécessité d’adopter une approche pragmatique qui reconnaisse l’importance de la médecine traditionnelle dans le contexte socioculturel marocain tout en garantissant la sécurité et la qualité des soins. Les conclusions de l’étude peuvent être utilisées pour développer des stratégies visant à intégrer la médecine traditionnelle dans le système de soins national, à former les « Jebbars » et à améliorer l’accès aux services de santé modernes pour les populations défavorisées. La thèse peut également être utile aux professionnels de santé pour mieux comprendre les pratiques traditionnelles et les besoins des patients qui y ont recours.