Engagements et Structure de la Faculté de Médecine

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École

Université Cadi Ayyad, Faculté de Médecine et de Pharmacie Marrakech

Spécialité Médecine
Lieu Marrakech
Type de document Document institutionnel
Langue French
Format | PDF
Taille 1.55 MB
  • Serment d'Hippocrate
  • Médecine
  • Université Cadi Ayyad

Résumé

I.Fréquence et Caractéristiques des Adénopathies Cervicales chez l Enfant

Cette étude rétrospective, menée au Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI de Marrakech (Marrakech, Maroc) entre janvier 2003 et décembre 2007, a analysé 158 cas d'adénopathies cervicales chez des enfants. L'incidence des adénopathies cervicales était de 2,51% de la population étudiée. Un pic de fréquence a été observé chez les enfants âgés de 2 à 7 ans (65%), avec une prédominance masculine (62%). La localisation la plus fréquente était jugulo-carotidienne (62,7%). Les adénopathies d'installation brutale représentaient 22,2% des cas, et les polyadénopathies 42%. Les principales étiologies étaient les angines (22%), les caries dentaires (21%) et les otites moyennes aiguës (15%).

1. Incidence et Démographie des Adénopathies Cervicales

L'étude, réalisée au Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI de Marrakech sur une période de cinq ans (de janvier 2003 à décembre 2007), a porté sur 158 cas d'adénopathies cervicales chez l'enfant. L'incidence globale des adénopathies cervicales était de 2,51% de la population pédiatrique consultante. Une prédominance masculine a été observée, avec 62% des patients étant de sexe masculin. Le groupe d'âge le plus touché était celui des 2 à 7 ans, représentant 65% des cas. La localisation jugulo-carotidienne était la plus fréquente, affectant 62,7% des enfants. L'étude a également relevé que 22,2% des patients présentaient une installation brutale des adénopathies, tandis que 42% des enfants souffraient de polyadénopathies.

2. Étiologies Principales des Adénopathies Cervicales

Parmi les 158 cas étudiés, les principales étiologies identifiées étaient les angines (22%), les caries dentaires (21%) et les otites moyennes aiguës (15%). Ces infections ORL représentent ainsi la majorité des cas d'adénopathies cervicales bénignes dans cette cohorte. Il est important de noter que près de 11,39% des étiologies sont restées indéterminées, soulignant la complexité diagnostique parfois rencontrée. Dans une sous-population, des analyses complémentaires ont été réalisées: la CRP était toujours normale, la NFS normale dans 75% des cas, et la VS modérément élevée dans trois patients. La biopsie exérèse a finalement posé le diagnostic pour tous les patients de ce sous-groupe. Pour une autre série de patients présentant des signes plus sévères (fièvre, altération de l'état général), les lymphomes ne représentaient que 1,82% des étiologies, avec une VS très accélérée dans tous les cas.

3. Résultats des Examens Complémentaires

L'étude a utilisé différents examens complémentaires pour le diagnostic. Un adénogramme a été réalisé chez 10 patients, dont un seul résultat suggérait une malignité. Une biopsie exérèse, procédure plus invasive, a été effectuée chez 18 patients, confirmant une tuberculose ganglionnaire chez 14 (soit 9% du total des patients) et un lymphome chez 4 (soit 1,82% du total). Un cas de leucémie a été suspecté à partir d’une numération formule sanguine, puis confirmé par myélogramme. Les résultats des examens biologiques de routine (NFS, VS, CRP) étaient souvent normaux, notamment dans le cas de 10 patients où ces trois marqueurs étaient négatifs. La fréquence élevée de résultats normaux dans les examens sanguins souligne la nécessité d’examens plus invasifs dans certains cas pour confirmer le diagnostic.

II. Diagnostic des Adénopathies Cervicales Examens Complémentaires

Le diagnostic des adénopathies cervicales repose souvent sur l'examen clinique. Des examens complémentaires tels que l'adénogramme (ponction à l'aiguille fine), l'échographie cervicale, la radiographie du thorax, la VS, la CRP et les sérologies (mononucléose infectieuse, toxoplasmose, rubéole) peuvent être nécessaires. L’échographie permet de préciser l’échostructure et la vascularisation. La biopsie exérèse est l'examen de choix pour obtenir un diagnostic de certitude, particulièrement en cas d'adénopathies persistantes ou suspectes de malignité (lymphome, leucémie). L'étude a montré que l'adénogramme était non concluant dans 40% des cas, soulignant l'importance de la biopsie exérèse.

1. L Adénogramme Ponction à l Aiguille Fine

L'adénogramme, ou ponction à l'aiguille fine, a été utilisé dans l'étude comme examen complémentaire pour le diagnostic des adénopathies cervicales. Sur les 158 patients, un adénogramme a été réalisé chez seulement 10 patients. Parmi ces 10 patients, un seul résultat s'est avéré suspect de malignité. Plusieurs études citées dans le texte mettent en avant la sensibilité (94%) et la spécificité (100%) de l'adénogramme lorsqu'il est réalisé correctement par un personnel qualifié. Cependant, d'autres études soulignent les difficultés de réalisation chez l'enfant, le rendant parfois non concluant. Dans cette étude particulière, près de la moitié des adénogrammes (40%) étaient non concluants, soulignant ses limitations, notamment chez les jeunes patients. L’adénogramme apparaît donc comme un examen utile mais avec une fiabilité variable dépendant de la technique et de l’expérience de l'exécutant.

2. La Biopsie Exérèse

La biopsie exérèse est présentée comme l'examen de choix pour obtenir un diagnostic définitif en cas d'adénopathies cervicales. Elle est notamment indiquée en cas de suspicion de malignité, d'adénopathie persistante après 4 à 6 semaines, ou de résistance au traitement antibiotique. L'étude rapporte que la biopsie exérèse a été réalisée chez 18 patients. Cet examen a permis de confirmer 14 cas de tuberculose ganglionnaire (9% du total des patients) et 4 cas de lymphome (1,82% du total). La biopsie exérèse, bien que fournissant un diagnostic de certitude, n'est pas sans risque et présente des complications potentielles. Elle est donc réservée aux cas où d'autres examens moins invasifs sont insuffisants ou non concluants. Dans le cadre de cette étude, elle n'a été utilisée qu'en cas d'adénopathies persistantes ou d'échec de la ponction à l'aiguille fine.

3. L Échographie et Autres Techniques d Imagerie

L'échographie est mentionnée comme une technique d'imagerie utile pour orienter le diagnostic, notamment en cas d'adénopathies de grande taille. Elle est moins coûteuse que la TDM ou l'IRM et peut guider une ponction à l'aiguille fine. Cependant, ses inconvénients résident dans son incapacité à explorer les structures profondes et sa dépendance de l'expertise de l'opérateur. L’échographie haute résolution avec Doppler permet de visualiser précisément l’échostructure et la vascularisation des adénopathies. Le rapport entre le grand axe et le petit axe sur l’échographie est un critère évoquant la bénignité (ratio >2) ou la malignité (ratio <2). La TDM et l'IRM sont mentionnées comme des techniques plus poussées, utiles pour évaluer l'extension des lésions malignes et identifier les pseudomasses, mais elles n’ont pas été utilisées dans cette étude. Dans l'ensemble, le choix de la technique d'imagerie dépendra du contexte clinique et de la taille des adénopathies.

III.Étiologies des Adénopathies Cervicales Causes Bénignes et Malignes

La majorité des adénopathies cervicales (97,46%) étaient d'origine bénigne, principalement bactérienne ou virale (infections ORL, dont angines, otites, caries dentaires). Des étiologies infectieuses plus spécifiques comme la tuberculose ganglionnaire (9%), la mononucléose infectieuse, et les infections à CMV ont également été identifiées. Les causes malignes, incluant les lymphomes (1,82%) et un cas de leucémie, représentaient une minorité des cas. D'autres pathologies rares, comme la maladie de Kawasaki, ont également été mentionnées comme diagnostics différentiels à considérer.

1. Étiologies Bénignes Prédominance des Infections

Dans cette étude sur les adénopathies cervicales chez l'enfant, la grande majorité des cas (97,46%) présentaient une étiologie bénigne. Les causes bénignes les plus fréquentes étaient d'origine infectieuse, principalement bactérienne ou virale. Les infections ORL occupaient la première place (62,65%), avec les angines comme cause la plus courante (22,15%), suivies des caries dentaires (21,51%) et des otites moyennes aiguës (15%). La localisation jugulo-carotidienne était prédominante dans ces cas bénins. Les infections virales représentaient 12% des étiologies, principalement chez les enfants de moins de deux ans. Ces résultats concordent avec la littérature existante qui souligne la fréquence des adénopathies cervicales d'origine infectieuse bénigne chez l'enfant. Le diagnostic était le plus souvent établi par l'examen clinique, parfois complété par des examens biologiques simples (NFS, VS, CRP).

2. Étiologies Malignes Lymphomes et Leucémie

Bien que les adénopathies cervicales soient le plus souvent bénignes, l'étude a également identifié un petit nombre de cas d'étiologies malignes. Les lymphomes représentaient seulement 1,82% des cas. Les signes cliniques associés aux lymphomes comprenaient une fièvre, une altération de l'état général, et dans certains cas, des polyadénopathies chroniques de consistance dure. Un seul patient présentait une leucémie, caractérisée par des polyadénopathies mobiles de consistance ferme, une fièvre, une altération de l'état général, une VS très accélérée et une blastose périphérique à la NFS. La découverte de ces cas souligne l'importance de ne pas négliger la possibilité d'une étiologie maligne, même si elle reste rare, et de réaliser des examens complémentaires appropriés en cas de suspicion.

3. Tuberculose Ganglionnaire et Autres Etiologies

La tuberculose ganglionnaire représentait 9% des étiologies dans cette étude, soulignant l'importance de cette maladie infectieuse comme cause d'adénopathies cervicales chez l'enfant. Les patients atteints de tuberculose ganglionnaire présentaient souvent des antécédents de contact tuberculeux connu ou d'une tuberculose familiale. L'étude mentionne également d'autres étiologies moins fréquentes, mais importantes à considérer dans le diagnostic différentiel, telles que les infections à mycobactéries atypiques, pouvant se manifester par des adénopathies unilatérales, fermes et mobiles, parfois évoluant vers la suppuration ou la fistulisation. De plus, l'étude souligne la difficulté du diagnostic différentiel face à des adénopathies chroniques, qui peuvent être d'origine infectieuse (mycobactéries, toxoplasmose, virus EBV et CMV) ou maligne. Enfin, la présence d’adénopathies de grande taille (supérieures à 3 cm) est plus souvent associée à une origine maligne, selon certaines études citées.

IV.Prise en Charge des Adénopathies Cervicales

La prise en charge des adénopathies cervicales varie selon l'étiologie et la sévérité. Un traitement antibiotique est indiqué dans les cas d'origine bactérienne. Une surveillance est souvent suffisante pour les adénopathies bénignes. La biopsie exérèse est nécessaire pour les adénopathies persistantes ou suspectes de malignité. L'étude souligne l'importance d'une approche multidisciplinaire pour un diagnostic et un traitement appropriés des adénopathies cervicales chez l'enfant, en tenant compte de la possibilité de pathologies sous-jacentes graves.

1. Surveillance et Réassurance

La prise en charge des adénopathies cervicales chez l'enfant est variable et dépend de nombreux facteurs, notamment l'étiologie et la gravité des symptômes. Dans de nombreux cas, une simple surveillance et une réassurance de la famille suffisent, particulièrement pour les adénopathies bénignes de petite taille et d'évolution favorable. Cette approche permet d'éviter des investigations inutiles et de réduire l'anxiété des parents face à une pathologie souvent banale. L’étude montre que pour une partie importante des patients (44,93%), une simple surveillance médicale a été recommandée après un bilan étiologique normal. La décision de suivre cette approche est prise après une évaluation clinique minutieuse et peut impliquer une surveillance régulière afin de détecter d'éventuelles complications ou changements dans l'évolution de l'adénopathie.

2. Traitement Antibiotique et Chirurgical

Pour les adénopathies d'origine bactérienne, un traitement antibiotique est souvent indiqué. Dans le cas d'adénopathies de taille comprise entre 1 et 3 cm, un traitement antibiotique anti-staphylococcique pendant deux semaines est recommandé. Si l'adénopathie ne régresse pas, une échographie est effectuée. Pour les adénopathies supérieures à 3 cm ou inflammatoires, l'échographie est préconisée en première intention, suivi d'un traitement antibiotique de deux semaines si nécessaire. En cas d'abcès, une incision et un drainage chirurgical sont nécessaires. Dans les cas d'adénopathie fistulisée, un traitement antibacillaire peut être envisagé, comme illustré par un cas de tuberculose dans l’étude, qui a nécessité un traitement prolongé pour une amélioration clinique. La durée du traitement antibiotique est généralement de 10 jours pour les infections à anaérobies, associées aux caries dentaires, par exemple. Une hospitalisation peut être nécessaire pour les cas graves.

3. Biopsie Exérèse et Indications

La biopsie exérèse est une intervention chirurgicale plus invasive, réservée aux cas spécifiques. Elle est considérée comme l'examen de choix pour obtenir un diagnostic de certitude dans les cas d'adénopathies persistantes (plus de 4 à 6 semaines), de suspicion de malignité, ou de résistance au traitement antibiotique. L'étude souligne son rôle dans la confirmation du diagnostic de tuberculose ganglionnaire (14 cas) et de malignité (4 cas). La biopsie exérèse est également le traitement définitif pour les adénopathies dues aux mycobactéries atypiques, mais elle n'est pas recommandée en cas de tuberculose ou de maladie des griffes du chat en raison de complications possibles. La décision de réaliser une biopsie exérèse repose sur une évaluation clinique rigoureuse, tenant compte de l'ancienneté, de la taille, de la consistance et de la réponse aux traitements précédents. En résumé, la prise en charge des adénopathies cervicales est individualisée et peut aller d'une simple surveillance à une intervention chirurgicale, en fonction du diagnostic.