Journée Scientifique sur la Microbiologie des Sols et la Géochimie des Interfaces Sol-Eau

Journée Scientifique sur la Microbiologie des Sols et la Géochimie des Interfaces Sol-Eau

Informations sur le document

Auteur

Corinne Parat

École

Université de Bourgogne, INRA

Spécialité Microbiologie des Sols, Géochimie des Interfaces Sol-Eau
Année de publication 2001
Lieu Dijon
Langue French
Nombre de pages 36
Format | PDF
Taille 454.11 KB
  • Microbiologie des sols
  • Géochimie
  • Écologie

Résumé

I.Évolution Paléoenvironnementale du Delta de l Ouémé Sô Bénin

Une étude géochimique (carbone organique, isotopes δ¹³C et δ³⁴S) des formations sédimentaires du delta de l'Ouémé-Sô au Bénin retrace l'évolution paléoenvironnementale sur 7000 ans. L'analyse des carottes de forage révèle une transition de faciès marins à continentaux, marquée par des phases d'accumulation de matière organique. Les rapports isotopiques du carbone permettent de distinguer la contribution des plantes C3 et C4, indiquant des changements de végétation et d'écosystèmes, notamment la présence d'un écosystème de mangrove lié à la transgression nouakchottienne. L'étude met en évidence l'importance des isotopes stables comme traceurs pour reconstituer l'histoire de ce géosystème fluvio-deltaïque.

1. Accumulation de Matière Organique et Isotopes Stables

L'étude débute par l'observation des niveaux d'accumulation de matière organique dans des carottes de forage prélevées dans le delta de l'Ouémé-Sô au Bénin. Ces niveaux sont corrélés à des valeurs caractéristiques de δ¹³C et du rapport C/N, révélant une évolution paléoenvironnementale. Des valeurs de δ¹³C et C/N spécifiques sont associées à différentes phases d’accumulation. L'analyse isotopique du carbone (δ¹³C) fournit des informations cruciales sur la composition et la source de la matière organique. Une nouvelle méthodologie d'analyse isotopique du soufre (³⁴S) a été développée pour améliorer la compréhension de sa dynamique dans l'environnement de mangrove. La variation du signal isotopique dans les carottes correspond à celle observée lors d'études précédentes, validant la méthode.

2. Transition Environnementale et Transgression Nouakchottienne

Les résultats montrent une transition progressive d'un environnement de mangrove vers l'environnement continental actuel. Cette transition est directement liée à la transgression nouakchottienne, une période d'élévation du niveau marin. L'étude des paléoenvironnements ouest-africains, notamment dans la zone margino-littorale, met en évidence l'influence des fluctuations du niveau marin, des flux sédimentaires continentaux et des systèmes pédogénétiques. Le « Dahomey Gap », une zone de transition climatique entre influences marines et sahéliennes au centre du Golfe de Guinée, est mentionné, mais son rôle exact reste à préciser. Les niveaux les plus importants de matière organique, entre 2 et 7 mètres de profondeur, sont corrélés au maximum du développement de la mangrove, datant d'environ 6000 à 5000 ans BP. L'étude s'appuie sur les analyses sédimentologiques et pédologiques classiques, complétées par des datations au radiocarbone et l'analyse des traceurs isotopiques (δ¹³C et δ³⁴S) pour valider la transition environnementale majeure observée.

3. Étude Géochimique et Facies Sédimentaires

La zone d'étude, située dans le bassin sédimentaire côtier du Bénin, plus précisément dans le delta des rivières Ouémé-Sô alimentant le lac Nokoué au nord de Cotonou, a fait l'objet de forages. L'analyse géochimique (carbone organique, δ¹³C et δ³⁴S) a permis d'identifier plusieurs phases d'accumulation de matière organique, témoignant d'une transition de faciès marins vers continentaux. Les rapports isotopiques δ¹³C par rapport aux rapports C/N définissent trois groupes distincts liés à la végétation: plantes C4 (partie supérieure et moyenne de la colonne sédimentaire), et plantes C3 associées à un écosystème de mangrove (partie inférieure). Les rapports isotopiques ³⁴S/³²S montrent une signature sulfatée dans les parties supérieures et moyennes (sulfates d'eau de mer et pédogénétiques), tandis que la partie inférieure révèle une diminution progressive de δ³⁴S, indiquant la présence de sulfures comme la pyrite (FeS₂). L'étude se concentre sur l’analyse des faciès sédimentaires et leur lien avec les variations de la matière organique, offrant ainsi une image précise de l'évolution paléoenvironnementale de la région.

II.Impact de la Coupe Forestière sur la Matière Organique des Sols

L'étude de sols sous Douglas (Pseudotsuga menziesii) après coupe à blanc dans le Haut-Beaujolais montre l'impact de cette pratique sur la matière organique des sols. Deux ans après la coupe, les stocks de litière diminuent, et la dégradation de la matière organique n'alimente pas significativement le carbone organique du sol. L'augmentation de la biomasse microbienne en surface suggère une adaptation, mais des études plus longues sont nécessaires pour évaluer l'impact à long terme sur la fertilité des sols. L'étude souligne l'importance de la gestion durable des écosystèmes forestiers.

1. Impact de la Coupe à Blanc sur la Fertilité des Sols

Cette étude se concentre sur l'impact à court et moyen terme d'une coupe à blanc sur la fertilité des sols dans une plantation de Douglas (Pseudotsuga menziesii) dans le Haut-Beaujolais. L'objectif principal est d'analyser le devenir de la matière organique dans les compartiments solides (litière et sol) et liquides (solutions de sol) sur une période de deux ans après la coupe. La littérature scientifique souligne déjà les effets néfastes potentiels de la coupe à blanc sur la fertilité des sols à long terme. L'étude, menée sur une parcelle coupée en novembre 1998 et replantée en avril 1999, utilise des méthodes pour analyser les changements de la matière organique dans les sols. Le travail de la coupe et de l'andainage a causé un tassement en surface initialement. L'étude met l'accent sur la gestion durable des écosystèmes forestiers et la conservation de la fertilité des sols, un aspect crucial pour la sylviculture moderne.

2. Evolution des Stocks de Matière Organique et Biomasse Microbienne

L'analyse porte sur l'évolution des stocks de matière organique dans les litières et les sols après la coupe. On observe une diminution des stocks de litière après la coupe, mais les produits de dégradation ne semblent pas contribuer significativement à l'augmentation des stocks de carbone organique dans le sol. En revanche, la biomasse microbienne carbonée augmente en surface entre avril et octobre 2000, ce qui suggère une réponse adaptative des communautés microbiennes aux nouvelles conditions. Cependant, l’étude conclut que des investigations plus longues sont nécessaires pour une compréhension plus complète de l'évolution à long terme du carbone organique après la coupe à blanc. L'absence de peuplements de référence, détruits lors d'une tempête, limite l’analyse comparative. L'étude met en lumière la complexité des processus de décomposition et de recyclage de la matière organique dans le sol après une perturbation majeure comme une coupe à blanc.

3. Méthodes d Analyse et Limites de l Étude

L’étude utilise une approche multicompartimentale, analysant la matière organique dans les litières, les sols et les solutions de sol. L'analyse de la biomasse microbienne est cruciale pour évaluer l'activité biologique du sol après la coupe. Des données sur les stocks de carbone, la biomasse microbienne et les processus de dégradation de la matière organique ont été collectées pour suivre l’évolution sur deux ans. Toutefois, la durée de l'observation (deux ans) est relativement courte pour capturer pleinement les effets à long terme de la coupe à blanc sur la fertilité des sols. La destruction des peuplements de référence suite à une tempête en 1999 constitue une limitation méthodologique importante, réduisant les possibilités de comparaisons. L’étude souligne le besoin d’études à plus long terme pour une meilleure compréhension des processus de dégradation de la matière organique et de leurs conséquences sur la fertilité des sols après coupe forestière.

III.Variabilité Isotopique du Carbone Inorganique Dissous CID

L'analyse isotopique (δ¹³C) du CID dans le bassin versant du Strengbach (Vosges, France) révèle une forte variabilité spatiale et temporelle. Les sources principales de CID sont l'oxydation de la matière organique des sols et la dissolution de carbonates. Le δ¹³C du CID dans les sources est à l'équilibre avec le CO₂ des sols, montrant des variations saisonnières. Dans le ruisseau, l'équilibre isotopique avec le CO₂ atmosphérique est partiel. Cette étude souligne la complexité des transferts de carbone dans les hydrosystèmes continentaux et l'influence des processus de diffusion et d'échange isotopique.

1. Sources et Transformations du Carbone Inorganique Dissous CID

L'étude de la variabilité isotopique du carbone inorganique dissous (CID) met en lumière la complexité des transferts de carbone dans les hydrosystèmes continentaux. Deux sources principales de CID sont identifiées : l'oxydation de la matière organique des sols, produisant du CO₂ avec un δ¹³C variant de -24 à -30‰ pour les plantes C3, et la dissolution de minéraux carbonatés, ayant un δ¹³C de -2 à +2‰. Les signatures isotopiques initiales sont modifiées par les fractionnements isotopiques et les échanges entre les phases gazeuse et dissoute, ainsi qu'entre les différentes formes du carbone inorganique (CO₂, HCO₃⁻, CO₃²⁻). Ces processus sont influencés par la température, mais les mesures réalisées sur différents cours d'eau montrent une grande variabilité du δ¹³C du CID (de 0 à -18‰), souvent sans respect des conditions d'équilibre. L’étude souligne la complexité des processus biogéochimiques impliqués dans le cycle du carbone.

2. Étude de Cas Le Bassin Versant du Strengbach

Pour mieux comprendre les variations du δ¹³C du CID, une étude détaillée est menée sur le petit bassin versant du Strengbach dans les Vosges (France), caractérisé par une roche-mère siliceuse. Dans ce système, la matière organique des sols et le CO₂ atmosphérique constituent les seules sources de carbone. Une variabilité spatiale importante est observée, avec un δ¹³C du CID allant de -12‰ dans le ruisseau à -22‰ dans les sources. Dans les sources, le δ¹³C du CID est à l'équilibre avec le CO₂ du sol et présente des variations saisonnières (de -24‰ en hiver à -20‰ en été), liées au fractionnement isotopique induit par la diffusion du CO₂ dans les pores du sol. En revanche, dans le ruisseau, le δ¹³C du CID semble refléter un équilibre partiel avec le CO₂ atmosphérique. L'étude du bassin versant du Strengbach illustre la variabilité du signal isotopique du CID en fonction des sources et des processus de transformation, en soulignant l'importance du contexte géologique et hydrologique local.

3. Variabilité du δ¹³C du Carbone Organique Dissous COD et Implications

L'étude mentionne également des observations sur la variabilité du δ¹³C du carbone organique dissous (COD). Un enrichissement en ¹³C de la matière organique du sol est observé en fonction de la profondeur. Dans les ruisseaux étudiés, les valeurs de δ¹³C du COD sont toujours inférieures de 1 à 3 unités delta à celles de la matière organique du sol, quel que soit le type de végétation. Une augmentation du δ¹³C du COD pendant les crues hivernales suggère un lessivage plus intensif du sol et/ou un drainage de réservoirs plus anciens de COD. Ces résultats indiquent que la composition isotopique du COD est influencée par les processus de transformation et de transport dans le bassin versant, soulignant la complexité des interactions entre le sol et l'eau de surface. Les auteurs suggèrent que la composition isotopique du COD est impactée à la fois par le lessivage du sol et par le drainage de réserves plus anciennes de COD.

IV.Traçage Isotopique du Carbone Organique Dissous COD dans le Morvan

L'étude du COD dans des petits bassins versants du Morvan explore l'influence du couvert végétal sur les concentrations et la composition isotopique (δ¹³C) du COD. Des différences significatives sont observées entre les bassins versants sous feuillus et résineux, notamment en automne. Le lessivage de la matière organique du sol est identifié comme la source principale du COD. Les changements d'occupation des sols affectent la qualité des eaux, soulignant l'importance du suivi hydrologique et physico-chimique à long terme pour la compréhension de la dynamique du carbone organique.

1. Sources et Transport du Carbone Organique Dissous COD

L'étude porte sur le carbone organique dissous (COD) dans des petits bassins versants du Morvan, région de France. Alors que le carbone inorganique dissous (CID) a été largement étudié, le COD reste moins bien compris. La recherche vise à identifier les sources et le devenir du COD dans les eaux superficielles. Le lessivage de la matière organique du sol est identifié comme la source principale du COD, avec des concentrations variant de 1 à 12 mg/l. Trois paramètres principaux semblent contrôler les variations de δ¹³C du COD : le couvert végétal, la dynamique de minéralisation et la production de matière organique. L'étude compare les valeurs de δ¹³C du COD avec celles de la végétation (litière, arbres, herbacées) et des solutions de sol. La relation entre la composition du couvert végétal et la nature du COD reste à approfondir, notamment le transfert des composés solubles de la litière vers l'exutoire du bassin versant.

2. Influence du Couvert Végétal et Variations Saisonnières

L'étude met en évidence l'influence du couvert végétal sur les concentrations de COD. Les concentrations de COD sont significativement plus élevées dans les bassins versants sous feuillus (moyenne de 3,8 mg/l) que sous résineux (moyenne de 1,6 mg/l). La plus grande différence est observée en automne. Des tendances similaires sont observées pour les concentrations de nutriments (N et P). Ces variations saisonnières soulignent l'importance de la dynamique de la matière organique et des processus de minéralisation liés au type de végétation. L'étude souligne l'influence de la végétation et les variations saisonnières sur les concentrations de COD et de nutriments. Cette variation saisonnière est plus marquée pour les feuillus que pour les résineux. L'étude souligne l'influence des changements dans l’occupation du sol, notamment la plantation de résineux ou la mise en friche, sur la qualité des eaux superficielles.

3. Méthodologie et Implications pour la Gestion des Ressources en Eau

L'étude a été menée sur quatre petits bassins versants au Morvan avec une végétation contrastée (feuillus et résineux) pendant deux ans. Des mesures hydrologiques et physico-chimiques régulières ont permis de suivre l'évolution des concentrations de COD. L’analyse isotopique (δ¹³C) permet de tracer l'origine et le devenir du COD. L’étude met en évidence l’impact des changements d’occupation du sol sur la qualité des eaux, avec des implications pour la gestion des ressources en eau. L’analyse compare les valeurs de δ¹³C du COD avec celles observées dans la végétation et les solutions de sol, cherchant à comprendre le lien entre la source et la composition du COD. Des dispositifs expérimentaux à long terme sont nécessaires pour mieux comprendre l'évolution des sols et définir des outils de suivi de la qualité des eaux et des sols. La recherche met en évidence l’importance de suivre les variations de la qualité de l’eau sur le long terme.

V.Influence du pH sur les Propriétés des Sols

Les sols du Nord de la France, sujets à acidification, sont étudiés en fonction de leur pH. L'utilisation d'engrais ammoniacaux conduit à une forte acidité, tandis que les amendements basiques maintiennent un pH plus élevé. Ces variations de pH affectent les propriétés physiques et chimiques des sols, notamment la capacité d'échange cationique (CEC) et la structure du sol. L'étude met en évidence l'impact des pratiques agricoles et des conditions climatiques sur l'évolution à court terme des sols.

1. Acidification des Sols du Nord de la France

L'étude se concentre sur l'acidification des sols du Nord de la France, constitués de lœss éoliens. Une tendance à l'acidification est observée, accentuée par l'intensification des pratiques culturales, les conditions climatiques (pluies acides) et l'extension des zones forestières. Les sols limoneux, largement utilisés en culture, sont décarbonatés, mais maintiennent un pH supérieur à 6,5 grâce aux amendements basiques, selon Jamagne (1973). L'étude souligne l'impact des pratiques agricoles et les changements environnementaux sur la qualité des sols, en particulier l’évolution pédogénétique des sols limoneux. L'étude s'intéresse à l’acidification des sols, un problème important pour l'agriculture et la gestion des ressources. Le texte mentionne l'importance de la capacité d'échange cationique (CEC) comme indicateur de la qualité du sol.

2. Impact des Pratiques Agricoles sur le pH et les Propriétés Physiques

L'utilisation d'engrais ammoniacaux conduit à une forte acidification des sols, caractérisée par une faible capacité d'échange effective (CECE) saturée en aluminium échangeable. À l'inverse, les traitements basiques maintiennent un pH tamponné à 8,2, avec une CECE doublée et saturée en calcium échangeable. Ces différents états physico-chimiques affectent les propriétés physiques des sols. Les sols acides présentent une dégradation de la structure de surface, une vitesse de réhumectation plus lente et une plus grande sensibilité à la désagrégation lors d'une immersion dans l'eau. Les sols basiques, au contraire, conservent un bon état de surface, une réhumectation plus rapide et une meilleure résistance à la désagrégation. L’étude démontre le lien direct entre les pratiques agricoles (utilisation d’engrais) et les propriétés physiques et chimiques des sols, notamment l'importance du pH et de la CEC.

3. Conséquences de la Variation du pH

L'étude met en évidence l'impact du pH sur la structure et les propriétés physiques des sols. La capacité d'échange cationique (CEC) est affectée de manière significative, étant plus élevée dans les sols basiques que dans les sols acides. Les sols acides présentent une dégradation de la surface et une plus grande sensibilité à l’érosion. Les sols basiques montrent un meilleur état de surface, une réhumectation plus rapide et une meilleure résistance à la désagrégation. Le texte suggère que l'acidification des sols est un problème multifactoriel lié à l'intensification des pratiques agricoles, aux conditions climatiques et à l'évolution des paysages. L'analyse se concentre sur les conséquences de la variation du pH sur les propriétés physiques des sols, en particulier la structure, la réhumectation et la stabilité.

VI.Mobilité des Herbicides dans les Sols Viticoles

La mobilité du diuron et de l'oryzalin, deux herbicides, est comparée dans trois types de sols viticoles à Vosne-Romanée selon une topolithoséquence. La teneur en carbone organique influence la mobilité de ces polluants organiques. L'étude utilise des colonnes de sol pour simuler le transport des herbicides.

1. Objectif et Méthodologie de l Étude

L'étude compare la mobilité de deux herbicides de pré-levée, le diuron et l'oryzalin, dans trois types de sols viticoles à Vosne-Romanée (France). Les sols, sélectionnés selon une topolithoséquence, représentent un gradient de propriétés : une rendzine et deux sols bruns calcaires avec des teneurs en carbone organique différentes (2,24%, 1,21% et 1,66%). L'objectif est de déterminer l’influence des propriétés du sol sur la mobilité des herbicides. La méthodologie repose sur l'utilisation de colonnes de sol pour simuler le transport des herbicides. La topolithoséquence permet d'étudier l'impact des variations pédologiques sur la mobilité des herbicides dans le sol. L'étude se concentre sur l’analyse de la mobilité de deux herbicides, le diuron et l'oryzalin, dans des sols viticoles. Les sols sélectionnés ont des caractéristiques différentes pour analyser l’influence des propriétés du sol.

2. Résultats et Interprétation

L'étude, menée à Vosne-Romanée, analyse la mobilité de deux herbicides dans différents sols viticoles. La distribution des sols sur la pente étudiée (rendzine et sols bruns calcaires) présente une variation de la teneur en carbone organique. Cette variation de la teneur en carbone organique influe directement sur le transport des herbicides dans le sol. L'étude précise les teneurs en carbone organique de chaque sol. Malheureusement, les résultats spécifiques de l'étude sur la mobilité des herbicides dans chaque type de sol ne sont pas détaillés dans cet extrait. L’objectif principal est de comparer la mobilité des herbicides dans des sols aux caractéristiques variées. Cette étude met en lumière l'importance de la caractérisation du sol pour prédire le devenir des herbicides dans les vignobles.

VII.Dégradation de l Isoxaben et de l Atrazine dans le Sol

Des études sur la biodégradation de l'isoxaben et de l'atrazine dans différents sols (céréaliers, viticoles) montrent l'influence de la microflore tellurique et des pratiques agricoles (travail du sol, alternance des traitements) sur leur dégradation. Des techniques moléculaires (ARDRA, RISA) sont utilisées pour caractériser les communautés bactériennes impliquées dans la dégradation. L'étude souligne l'importance de la gestion des pesticides pour protéger la microflore du sol.

1. Biodégradation de l Isoxaben Contexte et Objectifs

L'étude porte sur la biodégradation de l'isoxaben, un herbicide de pré-levée de la famille des benzamides commercialisé par Dow AgroSciences. Des problèmes d'efficacité de l'herbicide ont été observés sur certains sites traités annuellement, suggérant une biodégradation accélérée. Une étude préliminaire a confirmé une augmentation de la capacité de la microflore tellurique à minéraliser l'isoxaben. Les objectifs de la recherche sont doubles : expérimenter des solutions pour contrôler le potentiel dégradant des sols et étudier les mécanismes de la biodégradation de l'isoxaben. Des essais ont été menés en Europe sur divers types de sols (céréaliers, viticoles, non cultivés). L'étude vise à optimiser l'efficacité de l'isoxaben et à mieux comprendre son devenir dans l'environnement.

2. Méthodes d analyse et Résultats préliminaires sur l Isoxaben

L'étude explore différentes approches pour contrôler la biodégradation de l'isoxaben dans les sols. Des essais ont été réalisés sur des sols céréaliers, viticoles et non cultivés, et l’on a démontré l'efficacité des traitements en alternance et du travail du sol pour contrôler la biodégradation. Les résultats obtenus pour l’isoxaben ne sont pas détaillés. L’extrait mentionne la méthode du MPN (Meilleur Nombre Probable) comme la plus efficace pour dénombrer les bactéries anaérobies des sédiments, mais ceci est une méthode mentionnée pour une autre étude dans le document global. L'étude se concentre sur la biodégradation de l’isoxaben, un herbicide utilisé dans différentes cultures. Le texte souligne l’intérêt d’adapter les pratiques agricoles, comme le travail du sol et l’alternance des traitements, pour optimiser l’efficacité de l’herbicide et limiter sa biodégradation.

3. Dégradation de l Atrazine et caractérisation de la microflore

Une partie de l'étude concerne également la dégradation de l'atrazine. Des consortia bactériens métabolisant l'atrazine ont été isolés à partir de sols. L'activité de dégradation a été vérifiée par analyse HPLC. Pour évaluer l'impact de la culture du maïs sur la microflore dégradant l'atrazine, des analyses ARDRA et RISA ont été réalisées sur la région 16S et la région intergénique de l'opéron ribosomique 16S-23S. Ces analyses révèlent une grande diversité des genres bactériens dégradant l'atrazine, soulignant la complexité des mécanismes de biodégradation. Les techniques utilisées pour caractériser les communautés bactériennes dégradantes sont les analyses ARDRA et RISA. Le texte souligne l'importance de comprendre l'impact des pratiques agricoles sur la microflore du sol et sa capacité à dégrader les pesticides.

VIII.Impact à Long Terme des Amendements Organiques

Une étude à long terme (depuis 1974 à Ambarès, Gironde) sur l'impact des amendements organiques (fumier, boues) sur la qualité des sols examine l'accumulation d'éléments traces métalliques (ETM). L'étude analyse les interactions entre la matière organique et les ETM et évalue l'impact sur l'activité microbienne. Les méthodes incluent le fractionnement granulométrique et les extractions séquentielles.

1. Contexte et Objectifs de l Étude à Long Terme

L'étude examine les effets à long terme de l'épandage d'amendements organiques sur la qualité des sols. L'épandage de déchets organiques (agricoles, industriels, urbains) est une alternative à la mise en décharge ou l'incinération, apportant du carbone et de l'azote au sol. Cependant, ces amendements peuvent contenir des quantités variables d'éléments traces métalliques (ETM), tels que le Cu, Cd, Zn, et Pb, qui s'accumulent dans le sol. L'étude porte sur un essai agronomique de longue durée (Ambarès - Gironde, France) mis en place en 1974. L'essai comprend quatre traitements : un témoin et trois traitements avec du fumier et des boues à différentes doses. L'objectif est d'évaluer l'impact de ces amendements sur la qualité des sols, en tenant compte des interactions entre la matière organique et les ETM.

2. Méthodes d Analyse et Caractérisation des Sols

La caractérisation des relations entre la matière organique (MO) et les éléments traces métalliques (ETM) utilise des méthodes physiques (fractionnement granulométrique) et chimiques (extraction séquentielle). L'étude, menée sur un essai agronomique à Ambarès-Gironde (France) depuis 1974, comprend quatre traitements : témoin, fumier (10 t/ha/an), boues (10 t/ha/an), et boues (100 t/ha/2ans). Le suivi de la qualité environnementale des sols se fait en comparant l'aptitude des microbes à minéraliser la matière organique labile (MOL) dans les différents traitements. L'étude s'intéresse particulièrement à la compréhension des interactions entre la MO et les ETM, en utilisant des approches à la fois physiques et chimiques pour caractériser la distribution des ETM dans les différentes fractions du sol. La recherche porte sur l'évaluation de l'impact à long terme de l'épandage de déchets organiques et sur les mécanismes de rétention et de mobilité des ETM.

3. Résultats et Implications pour la Gestion des Sols

L’étude à Ambarès-Gironde évalue l’impact à long terme des amendements organiques sur la qualité des sols. L’essai agronomique, débuté en 1974, permet de comparer différents traitements sur la biocénose des sols et l'accumulation des ETM. L'accumulation des éléments traces métalliques (ETM) est un facteur important à considérer dans le cadre de l'épandage des amendements organiques. L'aptitude des microbes à minéraliser la matière organique labile (MOL) est utilisée comme indicateur de la qualité environnementale des sols. Bien que les résultats précis ne soient pas présentés ici, l'étude souligne l'importance de considérer les effets à long terme des amendements organiques sur la qualité des sols, en incluant les aspects géochimiques et biologiques. L’étude met en évidence l’importance de l'équilibre entre les apports bénéfiques en matière organique et le risque d’accumulation d’ETM.

IX.Héritage du Plomb et Géochimie Isotopique

L'étude de la contamination au plomb dans les paléoenvironnements utilise la géochimie isotopique pour identifier l'origine du plomb et quantifier l'impact des activités anthropiques. L'analyse isotopique est combinée à d'autres analyses géochimiques pour évaluer l'héritage du plomb et la pollution actuelle, notamment dans la région minière du Haut-Ogooué au Gabon.

1. L Héritage du Plomb et la Pollution à Long Terme

L'étude aborde la problématique de l'héritage du plomb dans l'environnement, en lien avec l'interdiction des essences plombées en France depuis le 1er janvier 2000. Malgré cette mesure, le danger à long terme persiste car l'utilisation du plomb a été étroitement liée au développement de la civilisation, entraînant son accumulation dans divers écosystèmes (sédiments, tourbières, glaces, sols) sur plus de 3000 ans. L'objectif est d’évaluer les risques liés à la pollution au plomb, même après la suppression des principales sources. L’étude souligne le problème de la pollution au plomb qui persiste longtemps après la suppression des sources principales. L'extraction du plomb par l'homme a conduit à une large dispersion et accumulation de ce métal toxique dans l'environnement.

2. L Apport de la Géochimie Isotopique

Pour analyser l'origine et la dispersion du plomb dans l'environnement, la géochimie isotopique est présentée comme un outil puissant. L'abondance isotopique du plomb fournit des informations inaltérables sur son origine, que ce soit pour des problèmes actuels ou passés. Le signal isotopique du plomb est plus sensible que la simple mesure des concentrations pour identifier l'influence, même discrète, d'un signal anthropique. Combinée à d'autres paramètres géochimiques et aux mesures isotopiques du soufre et du carbone, cette approche permet d’extraire des informations sur l'origine et la dispersion du plomb dans l'environnement. L’étude souligne la puissance de la géochimie isotopique pour identifier et quantifier l'impact de l'homme sur la pollution au plomb. L'approche multi-isotopique (plomb, soufre, carbone) permet une analyse plus complète des sources de pollution.

3. Problématiques Actuelles et Héritage du Passé

L'étude met en évidence deux problèmes distincts concernant le plomb : (i) identifier et réduire les émissions actuelles de plomb pour répondre aux exigences de l'Union européenne (limite de 0,5 µg/m³ dans l'atmosphère en 2010), et (ii) identifier, quantifier et assurer la stabilité de l'héritage du plomb dans l'environnement. La géochimie isotopique, combinée à des collaborations avec des archéologues et des paléobotanistes, est essentielle pour étudier les environnements anciens et comprendre l'évolution des pollutions au plomb au cours du temps. L'étude souligne la nécessité d'une approche systémique pour comprendre le devenir du plomb dans l'environnement, combinant des approches géochimiques, archéologiques et paléobotanistes. Le texte met en lumière le double défi consistant à gérer la pollution actuelle et à gérer l'héritage des pollutions passées.

X.Effet du Sulfate de Cuivre sur les Populations de Rhizobium

L'impact du sulfate de cuivre, utilisé en viticulture, sur les populations de Rhizobium leguminosarum dans six sols du vignoble bourguignon est évalué. L'analyse du polymorphisme de longueur des fragments de restriction (RFLP) est utilisée pour caractériser la diversité des populations de Rhizobium. La teneur en cuivre dans le sol influence la taille et la diversité des populations bactériennes.

1. Impact du Sulfate de Cuivre sur les Populations de Rhizobium

L'étude examine l'impact de l'accumulation du sulfate de cuivre dans le sol sur les populations de Rhizobium leguminosarum biovar trifolii. L'utilisation intensive du sulfate de cuivre en viticulture depuis 1885 a conduit à son accumulation dans les sols. L'étude évalue l'effet de cette contamination sur la taille et la diversité des populations de Rhizobium dans six sols du vignoble bourguignon, présentant un gradient de teneurs en cuivre (30-330 mg de cuivre total par kg de sol). Le nombre de Rhizobium est estimé par la méthode du nombre le plus probable (Vincent, 1970), et les populations sont caractérisées par une analyse RFLP de l'espace intergénique (IGS) de l'ADNr 16S-23S (Laguerre et al., 1996). L’étude examine l’impact de la contamination par le sulfate de cuivre sur une population bactérienne spécifique impliquée dans la fixation de l'azote.

2. Méthodes d analyse et caractérisation des populations

Le nombre de bactéries Rhizobium est quantifié à l'aide de la méthode du nombre le plus probable (MPN) de Vincent (1970). Pour caractériser la diversité des populations, une analyse du polymorphisme de longueur des fragments de restriction (RFLP) est utilisée sur les produits d'amplification de l'espace intergénique (IGS) de l'ADNr 16S-23S (Laguerre et al., 1996). L’étude se déroule sur six sols du vignoble bourguignon présentant un gradient de teneurs en cuivre. L'analyse de la diversité des populations bactériennes utilise une méthode de biologie moléculaire, la technique du RFLP. Six sols différents du vignoble bourguignon ont été analysés afin de couvrir un gradient de concentrations en cuivre. La méthode utilisée pour la quantification des bactéries est une méthode classique en microbiologie.

3. Résultats et interprétation de l impact du cuivre

L'étude évalue l'impact de la contamination par le cuivre sur la taille et la diversité des populations de Rhizobium leguminosarum. Les résultats ne sont pas explicitement détaillés, mais il est indiqué que les six sols analysés présentaient un gradient de teneurs en cuivre, allant de 30 à 330 mg de cuivre total par kg de sol. L'analyse RFLP permet de caractériser la diversité génétique au sein des populations bactériennes. L'étude conclut, sans plus de précisions ici, que l’accumulation de cuivre dans le sol issue de l’usage du sulfate de cuivre en viticulture a un impact sur la taille et la diversité des populations de Rhizobium leguminosarum. L’étude suggère que des fortes concentrations de cuivre pourraient avoir des effets négatifs sur la croissance et la diversité de cette population bactérienne.