Liste des Professeurs et Étude sur l'Angine

Liste des Professeurs et Étude sur l'Angine

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Langue French
Format | PDF
Taille 1.02 MB
  • Médecine
  • Pédiatrie
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Résumé

I.Définition de l angine et terminologie

L'étude explore les définitions de l'angine, pharyngite, et amygdalite utilisées par les médecins généralistes de la région de Settat (Maroc). Une divergence notable est observée, 34% des médecins considérant ces termes comme synonymes, alors qu'ils représentent en pratique une même entité clinique nécessitant un traitement identique. Cette variabilité terminologique complique la prise en charge optimale de l'angine.

1. Définitions divergentes de l angine pharyngite et amygdalite

L'étude met en lumière une importante variabilité dans la manière dont les médecins généralistes de la région de Settat définissent les termes « angine », « pharyngite » et « amygdalite ». Alors que ces termes désignent, en pratique clinique, une même entité pathologique nécessitant une approche thérapeutique identique, 34% des médecins interrogés considèrent ces termes comme interchangeables. Ce manque d'uniformité terminologique est significatif car il révèle une absence de consensus sur la définition même de l'angine au sein de la communauté médicale étudiée. Une étude similaire menée en Tunisie a révélé un pourcentage plus faible (15%) de médecins partageant cette conception, soulignant ainsi une variabilité géographique dans la compréhension et l’usage de ces termes médicaux. Les auteurs suggèrent que cette confusion provient de la multiplicité des synonymes utilisés durant la formation médicale, dans la littérature spécialisée et lors des stages hospitaliers. Cette imprécision terminologique entrave une prise en charge homogène et efficace de l'angine, chaque médecin développant sa propre interprétation et sa propre approche thérapeutique. L'établissement de recommandations claires et une définition opérationnelle précise des situations cliniques sont donc cruciales pour améliorer la qualité des soins et assurer une gestion cohérente de l'angine.

2. L angine une inflammation infectieuse de la sphère oropharyngée

Le document établit que l'angine est une inflammation d'origine infectieuse touchant les amygdales, voire l'ensemble du pharynx. Cette affirmation est soutenue par des références bibliographiques. Certains auteurs restreignent la définition de l'angine à une atteinte infectieuse isolée des amygdales palatines, ce qui souligne la complexité de la classification et de la définition précise de cette pathologie. L’étude souligne que malgré la diversité des définitions, les médecins généralistes de Settat confrontés à ces différentes présentations cliniques (angine, pharyngite, amygdalite) devraient adopter une approche thérapeutique identique du fait de la similarité des pathologies sous-jacentes. Il est donc essentiel de s'accorder sur une définition opérationnelle claire et unifiée de l’angine afin de faciliter le diagnostic et le traitement, ainsi que pour permettre des comparaisons fiables entre différentes études et pratiques médicales. La fréquence de l'angine en médecine générale est également soulignée, indiquant son importance en termes de charge de travail et de santé publique. La distinction entre les causes virales et bactériennes de l’angine, notamment celles dues au streptocoque bêta-hémolytique du groupe A (SGA), est importante pour une prise en charge appropriée et la prévention de complications sévères, comme le rhumatisme articulaire aigu (RAA).

II.Épidémiologie de l angine et du Rhumatisme Articulaire Aigu RAA au Maroc

Aucune donnée précise sur la prévalence de l'angine au Maroc n'est disponible. Cependant, le Ministère de la Santé a rapporté 5681 cas de RAA traités en 1996, dont 2,5% chez les enfants de moins de 5 ans. À Casablanca, le RAA représente 3% des hospitalisations en pédiatrie (Centre Hospitalier Ibn Rochd). L'étude observe une forte demande pour des soins liés à des maux de gorge, variant de 10 à 60 patients par semaine pour les médecins du secteur public et de 1 à 10 pour ceux du secteur privé. La persistance du RAA dans les pays en développement, dont le Maroc, est liée à une gestion inappropriée de l'angine.

1. Absence de données précises sur la prévalence de l angine au Maroc

Le document souligne l'absence de données fiables sur la prévalence de l'angine au Maroc. Malgré ce manque d'information crucial, l'étude cite des données du Ministère de la Santé concernant le rhumatisme articulaire aigu (RAA), une complication grave de l'angine streptococcique. En 1996, 5681 cas de RAA ont été traités, dont 2,5% chez les enfants de moins de 5 ans. Ces chiffres illustrent l'impact du RAA sur la santé publique marocaine, notamment la pédiatrie. L'étude souligne également la charge de travail des médecins généralistes concernant les maux de gorge. Dans le secteur public, chaque médecin est sollicité par 10 à 60 patients par semaine pour des problèmes de gorge, tandis que ce nombre varie de 1 à 10 patients par semaine dans le secteur privé. Cette disparité illustre les différences d'accès aux soins et la distribution inégale de la demande entre le secteur public et privé. En comparaison, la France enregistre 9 millions de consultations par an pour des angines, soulignant ainsi une différence significative dans l'incidence de la maladie selon les contextes géographiques et socio-économiques. L'absence de données précises sur la prévalence de l'angine au Maroc rend difficile une évaluation complète de la situation épidémiologique et l'élaboration de stratégies de prévention et de prise en charge efficaces.

2. Le Rhumatisme Articulaire Aigu RAA un problème majeur de santé publique au Maroc

Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est présenté comme un problème de santé publique majeur au Maroc, soulignant la gravité des complications liées à une mauvaise gestion de l'angine. L'incidence du RAA varie considérablement entre les pays développés et les pays en développement, le Maroc se situant dans la catégorie des pays à forte incidence. À titre d'exemple, l'incidence du RAA chez les écoliers varie de 0,2 à 50,5 pour 100 000 habitants par an en Amérique, contre 300 pour 100 000 habitants par an en Afrique. Cette forte incidence en Afrique reflète la situation des pays en développement, où le Maroc est inclus. Au sein du Maroc, à Casablanca, le RAA représente 3% des motifs d'hospitalisation au service de pédiatrie II du Centre Hospitalier Ibn Rochd, ce qui met en lumière l'impact significatif de cette maladie sur le système de santé et les ressources hospitalières. La prévention du RAA passe par un traitement antibiotique adéquat des angines streptococciques, soulignant l'importance d'un diagnostic précis et d'une prise en charge thérapeutique rapide et appropriée. La persistance du RAA dans les pays en développement est attribuée, entre autres facteurs, à une gestion inappropriée de l'angine, soulignant le besoin d'améliorer les pratiques médicales et l'accès aux soins.

III.Diagnostic de l angine distinction angine virale bactérienne et rôle du Streptocoque du groupe A SGA

Le diagnostic de l'angine repose sur des symptômes cliniques (fièvre, odynophagie, modifications de l'oropharynx). La distinction entre angine virale et angine bactérienne, notamment due au Streptocoque du groupe A (SGA), est cruciale pour la prévention du RAA. Seuls 67% des médecins interrogés considèrent cette distinction comme nécessaire. Des tests de diagnostic rapide (TDR) pourraient améliorer le diagnostic, mais ne sont pas encore disponibles au Maroc. Le SGA est la première bactérie responsable d'angine aiguë, représentant environ un tiers des cas chez l'enfant et 15 à 25% chez l'adulte. L'absence de TDR contribue à une surprescription d'antibiotiques.

IV.Traitement de l angine pratiques et recommandations

L'étude révèle une grande variabilité des pratiques thérapeutiques. Alors que le programme national recommande la Benzathine-benzylpénicilline comme traitement de référence pour prévenir le RAA, seulement 16% des médecins l'utilisent en première intention. L'amoxicilline (6 à 7 jours) est prescrite par 44%, et les macrolides en deuxième intention par 47%. La prescription d'antibiotiques est souvent motivée par la prévention du RAA (98% des médecins) et pour rassurer les patients (10%). L'utilisation de traitements courts (6 jours) est privilégiée pour une meilleure observance. L'étude souligne le besoin de rationaliser la prescription d'antibiotiques et de diffuser les TDR au Maroc.

V.Résultats de l étude et conclusions

L'étude, menée auprès de 100 médecins généralistes (taux de participation de 83,33%) à Settat en 2007, révèle un faible respect des recommandations nationales pour la prise en charge de l'angine. La majorité des médecins reconnaissent l'importance de différencier l'angine virale de l'angine bactérienne due au SGA pour prévenir le RAA. L'accès aux TDR ou l'adaptation des scores cliniques pourraient améliorer la prise en charge et réduire la surconsommation d'antibiotiques.