Représentation de soi des adolescents de fratrie avec autisme : une approche projective

Représentation de soi des adolescents de fratrie avec autisme : une approche projective

Informations sur le document

Auteur

Stéphanie Claudel

Spécialité Psychologie Clinique
Type de document Article de recherche clinique
Langue French
Format | PDF
Taille 724.32 KB
  • fratrie
  • adolescence
  • autisme

Résumé

I.Problématique et Objectifs de la Recherche

Cette recherche clinique explore le fonctionnement psychique des adolescents frères et sœurs d'enfants autistes. L'objectif principal est d'évaluer l'utilité des méthodes projectives, notamment le test de Rorschach et le TAT, pour comprendre la construction de l'identité et les difficultés spécifiques rencontrées par ces adolescents. Des études antérieures (Claudon, Claudel, 2007) ont déjà mis en évidence une fragilité des bases identitaires chez les enfants de fratries incluant un enfant autiste. Cette étude vise à approfondir ces observations chez les adolescents, en se concentrant sur la représentation de soi, l'estime de soi, et le narcissisme. L'impact de l'environnement familial atypique sur le développement de l'adolescent est au cœur de la problématique.

1. Présentation de la problématique

L'article vise à démontrer l'utilité des méthodes projectives pour comprendre le vécu des adolescents ayant un frère ou une sœur autiste. Il s'agit d'une recherche clinique cherchant à éclairer les conditions psychiques spécifiques influençant la construction de la représentation de soi chez ces adolescents. L'étude s'appuie sur des travaux antérieurs (Claudon, Claudel, 2007) ayant révélé une fragilité des bases identitaires chez les enfants de fratries comprenant un enfant autiste. Ce nouveau travail étend cette analyse à l'adolescence, une période cruciale pour le développement de l'identité. L'objectif est d'approfondir la compréhension des impacts psychologiques sur le développement de l'adolescent, en examinant la représentation de soi, l'estime de soi, les assises narcissiques et l'image du corps. L'environnement familial atypique, caractérisé par la présence de l'autisme, est identifié comme un facteur déterminant de cette problématique.

2. Objectifs spécifiques de la recherche

Au-delà de la problématique générale, la recherche poursuit des objectifs plus précis. Elle vise à illustrer, par la présentation d’un cas clinique, l’apport de la méthode projective (Rorschach et TAT) pour comprendre les forces et les fragilités psychiques des adolescents ayant grandi avec un frère ou une sœur autiste. L'étude cherche également à approfondir la compréhension du développement de l'adolescent dans un environnement familial atypique. L'analyse des données issues des tests projectives permettra d'explorer les fondements de l'identité, notamment l'estime de soi, la représentation de soi, les assises narcissiques et les images du corps chez ces adolescents. La recherche se penche sur la question d'une prévention secondaire pour la phase de l'adolescence et sur l’observation de la manière dont les difficultés infantiles se projettent à l'adolescence. Une étude comparative approfondie (Claudel 2012, impliquant 24 adolescents frères et sœurs de personnes autistes et 24 adolescents témoins), utilise les tests projectives (Rorschach et TAT) pour décrire les caractéristiques spécifiques de la construction de la représentation de soi dans un environnement marqué par l'autisme. Les résultats globaux de cette recherche ont déjà été présentés (Claudon, Claudel, 2013).

II.Éléments Théoriques et Revue de Littérature

La littérature scientifique, principalement nord-américaine (Constantino et coll., 2006 ; Meyer et coll., 2011), souligne les risques pour la santé mentale des frères et sœurs d'enfants autistes. Cependant, peu d'études offrent une perspective clinique thérapeutique approfondie. Des travaux français (Claudon, 2005 ; Scelles, 2010) et anglophones adoptent une approche psychodynamique, en explorant les difficultés d'identification et de différenciation au sein de la famille. L'étude met l'accent sur l'influence de la dynamique familiale, les mécanismes de défense (identification projective, réparation), et l'impact du dialogue tonico-émotionnel avec l'enfant autiste sur le développement identitaire de l'adolescent.

1. Le Vécu des Frères et Sœurs d Enfants Autistes État des Connaissances

La revue de littérature met en lumière un déséquilibre dans les recherches existantes. Si de nombreuses études se concentrent sur les stratégies parentales face à l'autisme d'un enfant et les adaptations familiales, les travaux se penchant spécifiquement sur le vécu de la fratrie sont plus rares. L'autisme étant longtemps perçu comme une problématique centrée sur l'enfant atteint, l'expérience des frères et sœurs est restée longtemps en retrait. La plupart des études disponibles proviennent d'Amérique du Nord et utilisent des méthodes quasi-expérimentales (Constantino et coll., 2006 ; Meyer et coll., 2011). Ces études identifient une interaction de facteurs biologiques, psychologiques et sociologiques augmentant les risques pour la santé des frères et sœurs, mais manquent d'éléments concrets pour une approche thérapeutique clinique. En France et dans les pays anglophones, la recherche s'est davantage focalisée sur la fratrie face au handicap physique, avec une perspective principalement psychodynamique (Claudon, 2005 ; Scelles, 2010), offrant des pistes de réflexion utiles pour le vécu en contexte de handicap mental (Dayan, 2009). Un consensus existe cependant sur l'influence majeure de la dynamique familiale sur les réactions et les souffrances vécues par les frères et sœurs.

2. Processus d Identification et de Différenciation Familiale

L'analyse théorique souligne les difficultés liées aux processus d'identification et de différenciation au sein des familles avec un enfant autiste. Ces difficultés peuvent se manifester tant dans les relations verticales (parent-enfant) qu'horizontales (entre frères et sœurs). L'identification à la dépressivité des parents, dans le but de préserver le lien familial, est mentionnée (Korff-Sausse, 2003). L'identification au frère ou à la sœur autiste peut également survenir, engendrant des sentiments d'être « habité » ou « collé » à l'autre, traduisant une menace narcissique et des doutes identitaires (Claudon, 2005). A l'inverse, une difficulté à reconnaître le lien fraternel peut mener à un profond sentiment de solitude (Scelles, 2006). Face à la complexité des affects, un mécanisme de réparation, souvent réactionnel, est observé. Les frères et sœurs compensent leurs fantasmes agressifs inconscients et leur culpabilité par une sollicitude excessive envers leurs parents, adoptant un rôle d'éducateur envers leur frère ou sœur handicapé (Scelles, 1996). L'étrangeté du vécu de l'autisme, difficilement symbolisable (Gardou, 2012 ; Lambertucci Mann, 2008), et les troubles spécifiques des relations triadiques et symboliques chez l'enfant autiste (Vidal, 2012) contribuent aux difficultés relationnelles au sein de la fratrie.

3. L Adolescence et la Représentation de Soi

L’adolescence, période de remaniements identitaires et de réactivation des processus de séparation et de la problématique œdipienne (Chabert, 1983), est abordée comme une période particulièrement sensible. L'avènement de la puberté remet en question la solidité des investissements narcissiques et objectaux de l'enfance (Emmanuelli, 2005). Le concept de représentation de soi est central dans cette analyse car il intègre l'image du corps et les relations avec l'environnement. Cette représentation, évolutive et inconsciente (Rausch de Traubenberg, 1990 ; Sanglade, 1983), est construite à partir des expériences corporelles, émotionnelles et sociales du sujet. L'adolescence, en réactivant la problématique œdipienne et les processus de séparation, met à l’épreuve cette représentation de soi, tant au niveau de l’identité subjective que sexuelle (Chabert, 1983). L'image du corps est également réinterrogée, révélant la qualité des castrations intériorisées (Rassial, 1990). L'étude vise donc à éclaircir comment les pré-organisations relationnelles de l’enfance, et les interactions somato-psychiques intériorisées, influencent le fonctionnement psychique à l'adolescence.

III.Méthodologie

L'étude comparative (Claudel, 2012 ; Claudon, Claudel, 2013) a impliqué 24 adolescents frères et sœurs de personnes autistes et 24 adolescents témoins (13-18 ans). Les outils utilisés incluent un entretien clinique, le test de Rorschach, le TAT, des échelles d'estime de soi et d'anxiété, et un jeu imaginaire. Une analyse psychodynamique des données issues des méthodes projectives a été effectuée, en utilisant la méthode associative pour relier les réponses aux expériences de vie des adolescents. Les deux groupes ont été appariés en termes d'âge, de genre, de rang dans la fratrie et de catégorie socio-professionnelle des parents.

1. Échantillon et Recrutement des Participants

L'étude a adopté une méthodologie comparative, incluant deux groupes d'adolescents âgés de 13 à 18 ans : un groupe clinique composé de 24 adolescents frères et sœurs de personnes autistes et un groupe témoin de 24 adolescents sans antécédents d'autisme dans leur famille. Pour assurer la comparabilité, les chercheurs ont apparié les deux groupes selon plusieurs critères : l'âge de l'adolescent, l'écart d'âge avec le frère ou la sœur autiste (maximum 5 ans pour assurer une proximité développementale), la situation familiale (couple parental uni) et le rang dans la fratrie, le genre et la catégorie socioprofessionnelle des parents. Le recrutement des participants du groupe clinique s'est fait en collaboration avec des associations de parents d'enfants autistes et des structures médico-éducatives. Pour le groupe témoin, l'Education Nationale a collaboré au recrutement. Le diagnostic d'autisme infantile pour le groupe clinique était établi par les parents et le personnel soignant, généralement vers l'âge de 3 ans.

2. Outils et Procédures d Évaluation

Plusieurs outils d'évaluation ont été utilisés, combinant des méthodes cliniques et projectives. L'entretien clinique a permis une première approche des vécus des adolescents. Les méthodes projectives, le test de Rorschach et le TAT, étaient centrales pour explorer l'inconscient et la représentation de soi. Des échelles cliniques standardisées, des questionnaires d'estime de soi et d'anxiété, complétaient le dispositif. Enfin, un jeu imaginaire (création d'une histoire sur un voyage) a été proposé. La passation des tests projectives a été réalisée selon une approche psychodynamique. La phase des « choix préférentiels » (Rausch de Traubenberg, 1990) a permis de recueillir des informations complémentaires sur les positions affectives des sujets. La méthode associative, demandant au sujet d'associer chaque réponse à sa propre vie, a servi à explorer la dynamique présente et passée influençant l'organisation structurale du sujet (De Tychey, Lighezzolo-Alnot, 1983).

3. Analyse des Données Projectives Rorschach et TAT

L'analyse du test de Rorschach s'est focalisée sur la capacité du sujet à établir une limite entre soi et l'autre, à distinguer le dedans et le dehors, éléments fondamentaux pour l'établissement de l'identité et l'instauration de relations objectales. L'analyse portait sur l'attitude perceptive (active ou passive), la capacité d'engagement kinesthésique et l'investissement libidinal ou agressif (Sanglade, 1990). La nature des contenus (humains, animaux, objets, concrets ou symboliques) et le choix des associations ont été analysés en tenant compte des affects associés (Boizou, Chabert, Rausch de Traubenberg, 1978). Concernant le TAT, son aspect spatio-temporel et l'activation des réseaux relationnels qu'il sollicite ont permis d'étudier l'expression de l'identité, dans ses dimensions générationnelle, sexuelle et sociale. L'analyse s'est appuyée sur le double registre proposé par la méthode classique TAT (Brelet-Foulard, Chabert, 2003): l'étude des procédés d'élaboration du discours (procédures affectives et cognitives) et l'analyse du contenu des récits, afin de mettre à l'épreuve la représentation de soi du sujet sur ses axes narcissique et objectal.

IV.Résultats et Analyse Cas d Oscar

L'analyse des résultats révèle un ébranlement du rapport narcissique-objectal plus important chez les adolescents du groupe d'étude. Des difficultés d'accès à une identité subjective et des problèmes de différenciation soi-autrui ont été observés. Le cas d'Oscar illustre ces difficultés. L'analyse de ses réponses au Rorschach et au TAT révèle une représentation de soi altérée, une angoisse existentielle importante, des difficultés d'intégration du vécu pubertaire, et une problématique œdipienne perturbée. Les images du corps chez Oscar sont confuses, traduisant une fragilité narcissique liée à la relation avec son frère autiste.

1. Présentation du Cas d Oscar

L'étude présente le cas d'Oscar, un adolescent décrit par sa mère comme introverti, afin d'illustrer les résultats de la recherche. Oscar a exprimé des difficultés à verbaliser ses expériences relationnelles et émotionnelles durant l'entretien clinique. Il a mentionné un sentiment de rejet de la part de son père, une forte proximité avec son frère autiste et un réseau social restreint, sans pouvoir approfondir ces points. Sa projection future se limitait à l'aspect professionnel (devenir coiffeur), sans explication des motivations sous-jacentes. L'utilisation des outils projectifs s'est avérée nécessaire pour dépasser son inhibition initiale, son discours étant parfois décousu et nécessitant un soutien psychologique pour déployer sa pensée. Le cas d'Oscar met en lumière la difficulté pour certains adolescents à exprimer directement leurs vécus émotionnels et relationnels, illustrant la pertinence des méthodes projectives pour accéder à ces informations non observables dans le quotidien familial ou lors de consultations cliniques standard.

2. Analyse des Résultats du Rorschach

L'analyse du protocole Rorschach d'Oscar révèle un engagement transférentiel progressif, mais un déploiement projectif discontinu, avec des associations par contiguïté. Oscar utilise massivement l'imaginaire, avec des thèmes récurrents de fuite et de capture, reflétant une stratégie défensive qui se manifeste aussi dans la méthode associative. Des problèmes de syntaxe concernant les verbes réfléchis et les pronoms personnels indiquent une confusion dans les limites entre soi et l'autre. Les représentations humaines et animales sont dominantes, le plus souvent parcellaires et de mauvaise qualité formelle, avec une confusion entre les différents types de contenus (humains, animaux, inanimés). L'indice d'angoisse existentielle est particulièrement élevé, confirmant un vécu d'angoisse archaïque. Une prépondérance des réponses « Pénétration » au score Barrière/Pénétration révèle un sentiment d'altération (Emmanuelli, 2001). Les défenses narcissiques apparaissent inefficaces face aux excitations émergeantes.

3. Analyse des Résultats du TAT

Au TAT, Oscar produit des récits relativement courts et la chaîne associative est ponctuée d'interruptions, les points de nouage étant fortement chargés sur le plan fantasmatique. Une perplexité apparaît dès la première planche, alternant entre impuissance et absence de désir. L'angoisse de perte est récurrente, révélant des difficultés à élaborer la position dépressive. Les affects sont minimisés ou refoulés, la problématique étant souvent banalisée. Les planches 6, 10, et 12BG évoquent une angoisse de perte et une dynamique de séparation, avec des représentations massives et un manque d’émotions associées. Les planches 11 et 19 montrent une problématique prégénitale, avec la projection d'un mauvais objet chargé de pulsions destructrices. Les relations objectales paraissent conflictuelles, renvoyant souvent à une fonction d'étayage de l'objet ou à une position sado-masochiste. L'image de soi, dans son rapport au monde, est fragilisée, témoignant de difficultés de contenance et de différenciation entre soi et l'autre.

4. Synthèse et Interprétation du Cas d Oscar

Les données du Rorschach et du TAT convergent pour indiquer une difficulté à intégrer le vécu pubertaire sur un plan somato-psychique. Le cas d'Oscar se distingue par un manque de souplesse dans ses réponses, une intense destructivité projetée et une dimension dépressive latente. Le remaniement de son expérience infantile est difficile, la construction d'une identité séparée particulièrement malaisée. Ses éprouvés et l'image de son corps semblent des failles dans son développement. L'image du corps est confuse, faiblement élaborée et narcissisée; les pulsions sont peu symbolisées, les affects inhibés. Cette image inconsciente du corps, fonctionnant comme une mémoire du vécu relationnel infantile (Ledoux, 1995), révèle la qualité des interactions somato-psychiques avec son environnement, et semble renvoyer directement à son expérience avec son frère autiste. Le dialogue tonico-émotionnel passé et actuel avec son frère pourrait maintenir cette image corporelle dans une position aliénante. Les difficultés d'Oscar soulignent les enjeux importants liés à l'individualisation fraternelle, la gestion de l'agressivité et le besoin d'étayage.

V.Conclusion et Perspectives

Globalement, l'étude met en lumière la fragilité identitaire chez les adolescents frères et sœurs d'enfants autistes, particulièrement entre 13 et 15 ans. La représentation de soi apparaît comme un indicateur clé des difficultés rencontrées. Un risque de repli narcissique et une réduction des engagements sociaux et affectifs sont soulignés. L'utilisation des méthodes projectives permet une meilleure compréhension de ces problématiques et l'identification d'un besoin potentiel d'aide préventive. Une étude longitudinale est en cours pour suivre l'évolution de ces adolescents à la post-adolescence et à l'âge adulte.

1. Synthèse des Résultats et Fragilité Identitaire

L'étude révèle un ébranlement significatif du rapport narcissique-objectal chez les adolescents frères et sœurs d'enfants autistes, comparés au groupe témoin. Au-delà d'une organisation œdipienne peu structurante, c'est surtout l'accès à une identité subjective qui semble perturbé. Les déplacements des investissements et des identifications secondaires apparaissent plus difficiles. Une forte identification aux idéaux parentaux et une difficulté à prendre de la distance avec les membres de la famille sont observées. Cet attachement témoigne de la force des liens infantiles, mais aussi de la menace que représente une potentielle perte de ces relations. Ces difficultés relationnelles sont liées à la qualité des assises narcissiques et aux capacités de différenciation soi-autrui. Sans parler de pathologie, une fragilité des acquis antérieurs est mise en évidence, particulièrement chez les adolescents de 13 à 15 ans, où le remaniement pubertaire peut révéler une position dépressive jusque-là latente. Les relations objectales peuvent montrer des replis et une protection émotionnelle, réduisant le lien à l'objet. Elles sont souvent marquées par la spécularité, l'idéalisation, une fonction d'étayage de l'objet, et des mouvements d'agressivité débordante.

2. Risques et Facteurs de Vulnérabilité

Dans une perspective de prévention secondaire, le risque principal identifié est celui d'un repli narcissique réduisant les engagements sociaux et affectifs. Le parcours scolaire peut être affecté par un manque de confiance en soi et de projets personnels, entraînant une réduction de l'expression des motivations et des choix. Ces jeunes ont pourtant besoin de s'affirmer à travers les compétitions et les réalisations propres à l'âge juvénile. L'étude souligne que les outils utilisés permettent de révéler les caractéristiques de la représentation de soi, offrant au clinicien une méthode pour éclairer la situation développementale d'un adolescent et déterminer s'il a besoin d'aide préventive. Une attention discrète mais éclairée des cliniciens sur ces adolescents de fratrie est jugée utile, pouvant permettre une intervention précoce. L'intérêt manifesté par les adolescents rencontrés (du groupe étude et témoin) suggère une demande implicite d'élucidation de leur condition fraternelle.

3. Perspectives et Recherches Futures

L'étude soulève des questions importantes sur la manière dont ces frères et sœurs vont concrétiser leurs projets personnels, professionnels et familiaux, et sur l'influence de leurs liens fraternels sur leur future position parentale. Une étude longitudinale a été initiée pour suivre ces jeunes à la post-adolescence et à l'âge adulte, afin de clarifier les continuums développementaux, d'identifier les facteurs précurseurs et de préciser les traitements nécessaires en cas de troubles identitaires. L’analyse des transformations identitaires sur un échantillon déterminé permettra de spécifier les facteurs internes et externes au processus « d’adultisation » et de caractériser la genèse de la représentation de soi dans ce contexte atypique de la présence d'un frère ou d'une sœur autiste. Cette étude longitudinale apportera des connaissances précieuses pour mieux comprendre le développement à long terme de ces adolescents.