Transición nutricional y sindrome metabólico : un estudio en hombres originarios de área urbana y rural de Oaxaca, México

Syndrome métabolique au Mexique

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Auteur

Estanislao Ramirez Vargas

École

Université de Montréal

Spécialité Nutrition
Type de document Thèse
Lieu Montréal
Langue French
Format | PDF
Taille 8.33 MB

Résumé

I.Prévalence du Syndrome Métabolique SM chez les hommes d Oaxaca

Cette étude transversale, menée en 1998 à Oaxaca, Mexique, a évalué la prévalence du syndrome métabolique (SM) chez 249 hommes âgés de 35 à 65 ans, répartis en trois groupes socio-économiques (SES) : faible (63), moyen (118) et élevé (68). Une définition modifiée de l’OMS du SM, incluant la résistance à l’insuline (évaluée par HOMA-IR), l’obésité, l’hypertension et la dyslipidémie, a été utilisée. Le taux global de SM était de 41% (IC 95 %: 35-47%), légèrement inférieur dans le groupe SES moyen. L'étude a examiné les associations entre le SM et des facteurs de risque liés au mode de vie (activité physique, consommation de télévision) et aux conditions socio-économiques.

1. Objectifs de l étude et hypothèses

L'étude visait à évaluer la prévalence du syndrome métabolique (SM) chez des hommes apparemment en bonne santé, vivant en zones urbaines et rurales d'Oaxaca, et à examiner les associations avec les facteurs de mode de vie et les conditions de vie précoces, le lieu de résidence servant d'indicateur socio-économique. Trois hypothèses principales ont guidé la recherche : 1) les modes de vie urbains sont athérogènes au Mexique ; 2) des conditions socio-économiques et nutritionnelles défavorables en début de vie sont associées à un risque plus élevé de SM à l'âge adulte ; 3) les risques liés au mode de vie actuel et à la malnutrition infantile sont additifs. Cette étude transversale, menée en 1998, portait sur un échantillon aléatoire de 325 hommes âgés de 35 à 65 ans, répartis en quatre groupes résidentiels : 76 ruraux, 63 urbains pauvres, 118 urbains moyens et 68 urbains riches. La définition du SM s'appuyait sur les critères de l'OMS et de la Fédération Internationale du Diabète (FID), incluant le diabète, une glycémie à jeun élevée, une intolérance au glucose ou une résistance à l'insuline (évaluée par le Homeostasis Model Assessment), ainsi qu'au moins deux autres marqueurs : obésité (IMC > 30), dyslipidémie (triglycérides > 150 mg/dL ou HDL-C < 35 mg/dL) et hypertension artérielle.

2. Définition du Syndrome Métabolique et Méthodes

Le syndrome métabolique a été défini selon les critères de l’OMS et de la Fédération Internationale du Diabète (FID). Les critères de l’OMS, tels que modifiés, incluaient : le diabète ou une glycémie à jeun altérée, ou une intolérance au glucose, ou une résistance à l’insuline (évaluée par le Homeostasis Model Assessment), plus au moins deux des anomalies suivantes : obésité (IMC > 30), dyslipidémie (triglycérides > 150 mg/dL ou HDL-C < 35 mg/dL) et hypertension artérielle. L’étude transversale de 1998 a inclus 325 hommes (76 ruraux, 63 urbains pauvres, 118 urbains de classe moyenne et 68 urbains riches), âgés de 35 à 65 ans. Des données biochimiques (insuline, glucose, triglycérides, HDL-cholestérol) et biologiques (IMC, tour de taille, pression artérielle) ont été collectées, ainsi que des informations sur le mode de vie et les conditions de vie précoces par questionnaires. La résistance à l’insuline a été calculée à l’aide du modèle HOMA-IR.

3. Résultats Prévalence du SM et Facteurs Associés

Le taux de SM global était élevé, atteignant 41 % (IC 95 % : 35-47 %). Chez les citadins, il était significativement inférieur chez les sujets de niveau économique intermédiaire (37,3 %) par rapport aux pauvres (50,8 %) et aux riches (54,4 %) selon la définition de l’IDF, mais les différences intra-urbaines n’étaient pas significatives avec la définition de l’OMS. Les hommes ruraux présentaient un meilleur profil de risque, associé à un mode de vie plus actif. Les analyses multivariées ont montré que l’activité physique était indépendamment associée à un risque plus faible de SM, tandis que des antécédents familiaux de diabète augmentaient ce risque. Une interaction significative entre l’indice de qualité alimentaire et le lieu de résidence a été observée : comparativement aux sujets ruraux ayant une alimentation « préventive », les citadins, pauvres comme riches, présentaient un risque accru de SM avec une alimentation de mauvaise qualité, ce qui n’était pas observé chez les citadins de classe moyenne.

II. Facteurs de Risque du Syndrome Métabolique à Oaxaca

L'analyse a révélé des associations significatives entre le SM et certains facteurs de risque. L'activité physique était un facteur protecteur indépendant. La consommation de télévision était associée à une plus grande prévalence du SM. L'étude suggère un lien entre le poids à la naissance (ou proxy) et le SES, soulignant l’importance des conditions de vie précoces et de la malnutrition infantile dans le développement du SM. Une interaction entre la qualité de l'alimentation et le lieu de résidence (urbain/rural) a été observée, les habitants urbains, quel que soit leur SES, ayant un risque plus élevé avec une alimentation de mauvaise qualité.

1. Facteurs de style de vie et Syndrome Métabolique

L'étude a mis en évidence une corrélation significative entre certains facteurs de style de vie et le risque de syndrome métabolique. L'activité physique apparaît comme un facteur protecteur indépendant du risque de SM. À l'inverse, le temps passé à regarder la télévision était positivement associé à la présence du SM, suggérant un lien entre la sédentarité et le développement de cette pathologie. Ces résultats soulignent l'importance des habitudes de vie dans la prévention du syndrome métabolique. Il est à noter que le tabagisme et le mode de transport n'ont pas montré de lien significatif avec la présence du SM dans cette population, bien qu'une étude plus approfondie sur ces aspects pourrait être nécessaire. L'alimentation n'a pas été analysée en détail pour chaque niveau socio-économique, une analyse plus poussée est necessaire pour affiner ces résultats.

2. Antécédents familiaux et risque de Syndrome Métabolique

Les antécédents familiaux de diabète ont été identifiés comme un facteur augmentant le risque de syndrome métabolique. Cette association souligne l'influence potentielle de la génétique sur la susceptibilité à la maladie. D'autres facteurs génétiques peuvent également jouer un rôle, compte tenu de la prévalence plus élevée du SM chez les Mexicains-Américains aux États-Unis comparativement à d'autres groupes ethniques. Le poids à la naissance ou un proxy de celui-ci, a aussi montré une corrélation avec le risque de SM, soulignant l’importance des conditions précoces et de la malnutrition infantile. Il est important de considérer l’interaction complexe entre la génétique et les facteurs environnementaux dans le développement du SM.

3. Influence de l alimentation et du lieu de résidence

L'analyse de la qualité de l'alimentation a révélé une interaction significative avec le lieu de résidence (urbain/rural). Par rapport aux sujets ruraux ayant une alimentation jugée « préventive », les citadins, qu'ils soient pauvres ou riches, présentaient un risque accru de syndrome métabolique lorsqu'ils suivaient une alimentation de mauvaise qualité. Ce lien n’a pas été observé chez les citadins de classe moyenne. Cela suggère une relation complexe entre l'environnement urbain, les choix alimentaires et le risque de SM. Une alimentation de mauvaise qualité, notamment riche en graisses et sucres, et pauvre en fibres, semble être un facteur de risque significatif, particulièrement en milieu urbain.

III.Comparaison Milieu Urbain Rural et SES

Des différences significatives ont été observées entre les milieux urbain et rural. La prévalence du SM était plus élevée en milieu urbain pauvre (41,3%) qu'en milieu rural (27,6%). Les hommes ruraux présentaient de meilleurs profils métaboliques (niveaux d'insuline, de triglycérides et de HDL-cholestérol plus favorables), probablement liés à un mode de vie plus actif. L'état nutritionnel dans la petite enfance, reflété par la taille, semble jouer un rôle important, les individus ruraux étant plus petits et présentant un risque potentiellement accru, bien que leur profil métabolique soit meilleur. La différence de prévalence du SM entre les différents niveaux de SES en milieu urbain n’était pas toujours significative selon les critères utilisés (OMS vs IDF).

1. Comparaison de la prévalence du Syndrome Métabolique SM en milieu urbain et rural

L'étude a révélé une différence significative dans la prévalence du syndrome métabolique entre les milieux urbain et rural. La prévalence du SM était plus élevée en milieu urbain pauvre (41,3%) qu'en milieu rural (27,6%). Cette différence suggère un impact de l'environnement urbain sur le développement du SM. Les facteurs contributifs pourraient inclure un mode de vie moins actif en milieu urbain, un accès accru à des aliments transformés riches en énergie, et des conditions de travail moins physiques. En revanche, le milieu rural, associé à un style de vie plus actif et potentiellement à une alimentation plus saine, même si plus restreinte en quantité, semble conférer une protection contre le SM. L'étude souligne l'importance du mode de vie et de l'environnement dans le développement du syndrome métabolique.

2. Profils métaboliques et style de vie selon le milieu de résidence

Les résultats montrent des différences significatives dans les profils métaboliques entre les groupes urbains et ruraux. Les sujets ruraux présentaient des niveaux d'insuline et de triglycérides plus faibles, ainsi que des niveaux de HDL-cholestérol plus élevés que les sujets urbains. L'indice de masse corporelle (IMC), le score HOMA-IR (évaluation de la résistance à l'insuline), la circonférence de la taille et la pression artérielle diastolique étaient également significativement plus faibles en milieu rural. Ce meilleur profil métabolique en milieu rural est, au moins en partie, attribuable à un style de vie plus actif, notamment en ce qui concerne le type de travail et le moyen de transport utilisé. L'activité physique, identifiée comme un facteur protecteur indépendant dans l'analyse multivariée, pourrait expliquer une partie de cette différence.

3. Impact du statut socio économique SES sur la prévalence du SM en milieu urbain

En milieu urbain, l'étude a comparé la prévalence du SM selon trois niveaux socio-économiques : faible, moyen et élevé. Alors qu’une prévalence plus faible du SM était observée dans le groupe socio-économique moyen par rapport aux groupes faible et élevé selon la définition de l’IDF, cette différence n’était pas significative selon la définition de l’OMS. Ceci suggère que l’impact du SES sur la prévalence du SM en milieu urbain est complexe et pourrait être influencé par les critères diagnostiques utilisés. D'autres facteurs, tels que le mode de vie et l’alimentation, pourraient également interagir avec le SES pour moduler le risque de SM. L’étude souligne la nécessité de prendre en compte la complexité des interactions entre facteurs socio-économiques, mode de vie et génétique dans la prévalence du SM.

IV.Méthodologie de l Étude sur le Syndrome Métabolique à Oaxaca

L'étude a été réalisée dans les Vallées Centrales d'Oaxaca, une région parmi les plus pauvres du Mexique. La population étudiée comprenait 249 hommes, âgés de 35 à 65 ans, sélectionnés aléatoirement dans quatre zones résidentielles : rurale (76), urbaine pauvre (63), urbaine moyenne (118), et urbaine riche (68). Des mesures biochimiques (insuline, glucose, triglycérides, HDL-cholestérol) et anthropologiques (IMC, tour de taille, pression artérielle) ont été effectuées. Des données sur le mode de vie ont été collectées via un questionnaire. L’insulino-résistance a été calculée à l'aide du modèle HOMA-IR.

1. Population cible et sélection de l échantillon

L'étude transversale, menée en 1998, a porté sur 325 hommes apparemment en bonne santé, âgés de 35 à 65 ans, résidant dans les zones urbaines et rurales des Vallées Centrales d'Oaxaca, au Mexique. L'échantillon a été sélectionné aléatoirement dans quatre secteurs résidentiels : 76 hommes en milieu rural, 63 hommes en milieu urbain pauvre, 118 hommes en milieu urbain de classe moyenne et 68 hommes en milieu urbain riche. Le choix du lieu de résidence a servi d'indicateur socio-économique. La taille de l'échantillon a été déterminée en considérant une prévalence estimée de 15% pour le syndrome métabolique, une marge d'erreur de 5% et un niveau de confiance de 95%, nécessitant au minimum 57 individus par zone étudiée. Les zones urbaines ont été sélectionnées à partir de bases de données municipales et de la classification des quartiers selon les impôts fonciers. Les zones rurales étaient définies comme des localités de moins de 2500 habitants. L’exclusion des personnes d’origine ethnique différente du métisse a permis de limiter les facteurs de confusion liés à l’ethnicité.

2. Collecte des données et mesures

La collecte de données comprenait des mesures anthropométriques (poids, taille, circonférence de la taille, pression artérielle) effectuées avec précision. Des analyses sanguines (glycémie, triglycérides, cholestérol HDL, insuline) ont été réalisées sur des échantillons prélevés après un jeûne de 12 heures minimum. La résistance à l'insuline a été calculée à l'aide du modèle HOMA-IR (Homeostatic Model Assessment for Insulin Resistance), un outil validé et considéré comme un bon estimateur de la résistance à l'insuline. Des questionnaires ont recueilli des informations sur le mode de vie, incluant l'activité physique (transport, activité professionnelle, pratique sportive), la consommation de télévision et le tabagisme. Le poids à la naissance ou un proxy de celui-ci a été également collecté. L’étude a utilisé une version modifiée de la définition de l'OMS du syndrome métabolique.

3. Définition du Syndrome Métabolique et considérations méthodologiques

Le syndrome métabolique (SM) a été défini selon une version modifiée des critères de l’OMS et ceux de la Fédération Internationale du Diabète (FID). La définition incluait la résistance à l’insuline (évaluée par HOMA-IR), au moins deux parmi les trois critères suivants : obésité (IMC > 30), dyslipidémie (triglycérides > 150 mg/dL ou HDL-C < 35 mg/dL) et hypertension artérielle, ainsi que la présence de diabète ou une glycémie à jeun altérée ou une intolérance au glucose. L’étude a utilisé le lieu de résidence (rural/urbain) comme indicateur socio-économique. Cependant, il est important de noter que les données relatives à l'alimentation, bien que mentionnées comme importantes pour l'analyse, n'ont pas été pleinement détaillées dans cette section méthodologique. Cette omission pourrait être une limite de l'étude.

V.Conclusion et Implications de l Étude sur le Syndrome Métabolique

L'étude révèle une prévalence élevée du syndrome métabolique chez les hommes apparemment en bonne santé en milieu urbain d'Oaxaca. Les facteurs de risque liés au mode de vie, notamment l'activité physique et la sédentarité (temps passé devant la télévision), jouent un rôle majeur. L'influence des conditions socio-économiques et du SES, ainsi que l'impact de la malnutrition et des conditions de vie précoces, sont également mis en évidence. Ces résultats soulignent l'importance de la prévention du SM par la promotion d'un mode de vie sain et l'amélioration des conditions socio-économiques, particulièrement en milieu urbain.

1. Prévalence élevée du syndrome métabolique en milieu urbain

L'étude met en évidence une prévalence élevée du syndrome métabolique (SM) chez les hommes d'Oaxaca, particulièrement en milieu urbain. Malgré l'apparente bonne santé des participants, le taux de SM est significatif, soulignant la présence insidieuse de cette pathologie. Cette prévalence accrue en milieu urbain suggère un lien avec les facteurs de style de vie et les conditions environnementales caractéristiques de ce type de milieu. La sédentarité, notamment le temps passé devant la télévision, semble être un facteur contributif important, ainsi que le manque d'activité physique au travail. Ces observations confirment l'hypothèse initiale que les modes de vie urbains sont athérogènes au Mexique. Il est important de noter la corrélation observée entre le poids à la naissance (ou son proxy) et le statut socio-économique, suggérant un impact des conditions précoces sur la susceptibilité au SM.

2. Facteurs protecteurs et facteurs de risque

L'analyse révèle que l'activité physique joue un rôle protecteur indépendant contre le syndrome métabolique, même après ajustement pour les antécédents familiaux et l'interaction entre le lieu de résidence et la qualité de l'alimentation. Ceci souligne l'importance de la promotion de l'activité physique dans la prévention du SM. À l'inverse, les antécédents familiaux de diabète constituent un facteur de risque significatif, ce qui souligne l'influence génétique dans la susceptibilité à la maladie. L'étude met également en lumière une interaction complexe entre la qualité de l'alimentation et le lieu de résidence : une alimentation de mauvaise qualité est associée à un risque accru de SM chez les citadins, pauvres comme riches, contrairement aux sujets ruraux, dont l’alimentation plus « préventive » semble conférer une certaine protection.

3. Implications pour la santé publique et la recherche future

Les résultats de cette étude soulignent la nécessité de mettre en place des stratégies de prévention du syndrome métabolique, ciblant particulièrement les populations urbaines au Mexique. La promotion d'un mode de vie sain, incluant une activité physique régulière et une alimentation équilibrée, apparaît cruciale. La prise en compte des facteurs socio-économiques et des conditions de vie précoces est également essentielle pour une approche globale de la prévention. Des recherches futures pourraient explorer plus en détail l'impact de l'alimentation et de la malnutrition infantile sur le développement du SM dans cette population spécifique. L'étude suggère une interaction complexe entre la génétique, les facteurs environnementaux et le style de vie. Des recherches longitudinales seraient nécessaires pour mieux comprendre l'histoire naturelle du SM et la séquence d’apparition des différents composants de la maladie.