Approche Épidémiologique de la Toxicomanie en Milieu Universitaire à Marrakech

La toxicomanie, phénomène universel, commence à prendre de l'ampleur dans notre pays. L'étude nationale sur les troubles mentaux et la toxicomanie a mis en évidence l'ampleur de ce fléau au Maroc, avec une prévalence de la consommation de toxique de l'ordre de 4,1%, un taux d'abus de 3% et un taux de dépendance de l'ordre de 2,8%. La prévalence de l'abus d'alcool était de 2% avec un taux de dépendance de 1,4%, tandis que la consommation cannabique était de l'ordre de 3,93%.

Une enquête menée auprès de 418 étudiants de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech a révélé les caractéristiques sociodémographiques suivantes des consommateurs de tabac, de cannabis et d'alcool :

• Les initiateurs : 72,8 % des fumeurs ont été initiés à l’usage de tabac par un ami (dont environ les ¾ étaient des amis d'études), tandis que 27,2 % des fumeurs déclaraient l'avoir pris de leur propre initiative.

• Pour la consommation quotidienne : aucun cas n'a été trouvé.

• Les initiateurs : 79,5 % des étudiants consommateurs d’alcool ont été initiés par un ami (57,5 % ami d'étude, 22 % ami), alors que 20,5 % parmi eux déclaraient l'avoir pris de leur propre initiative.

L’étude réalisée auprès des étudiants de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech a révélé les caractéristiques suivantes de la consommation toxique :

• Tabac : 17,8 % des étudiants vivant avec leurs parents étaient consommateurs de tabac, contre 27 % des étudiants résidant seuls ou avec des amis.

• Cannabis : 3 % des étudiants vivant avec leurs parents consommaient du cannabis, contre 12 % des étudiants résidant seuls ou avec des amis.

• Alcool : 8,9 % des étudiants vivant avec leurs parents étaient consommateurs d’alcool, contre 20,5 % des étudiants résidant seuls ou avec des amis.

• Niveau socio-économique : Le taux le plus élevé de consommation tabagique, alcoolique et cannabique a été noté chez les étudiants dont le revenu mensuel de la famille est supérieur à 10 000 dhs, avec respectivement 36,44 %, 33,3 % et 9,1 % contre seulement 19,1 %, 14,7 % et 7,4 % chez ceux issus de famille dont le revenu est inférieur à 1500 dirhams /mois.

Les conséquences et l'impact social de la consommation toxique chez les jeunes sont multiples :

• Santé : La consommation de tabac, d'alcool et de cannabis peut entraîner de nombreux problèmes de santé, notamment des maladies cardiovasculaires, des cancers et des troubles mentaux.

• Société : La consommation de toxiques peut entraîner des problèmes sociaux, tels que la criminalité, la violence et les accidents de la route.

• Économie : La consommation de toxiques peut entraîner des coûts économiques importants, notamment en termes de soins de santé, de perte de productivité et de criminalité.

La consommation de substances toxiques peut entraîner de graves conséquences pour la santé, notamment des problèmes physiques et psychiques. Les effets à long terme de la consommation de tabac sont connus pour être particulièrement nocifs, pouvant provoquer des cancers, des maladies cardiovasculaires et d'autres problèmes de santé.

La consommation de substances toxiques peut avoir des conséquences sociales négatives, affectant les relations familiales, la vie professionnelle et le statut social. Les personnes dépendantes peuvent être isolées, exclues de la société et confrontées à des difficultés financières.

La consommation de substances toxiques représente un coût financier important pour les individus, les familles et la société dans son ensemble. Les dépenses liées à la santé, aux traitements et à la perte de productivité sont considérables.

L'usage de substances toxiques remonte au début des temps, avec l'opium et le cannabis utilisés à des fins psychoactives. Au Maroc, leur consommation s'est répandue, notamment le tabac, le cannabis et l'alcool.

L'OMS a proposé deux définitions initialement, puis a adopté le terme de "pharmacodépendance", soulignant la dépendance commune à diverses substances toxiques.

Une étude de 2005 a révélé une prévalence de 4,1 % de consommation de toxiques au Maroc, dont 3 % d'abus et 2,8 % de dépendance.

Les facteurs sociaux, culturels et psychologiques jouent un rôle important dans le développement des addictions. Les recherches suggèrent que l'anxiété, la dépression et d'autres troubles de santé mentale peuvent augmenter le risque de consommation de substances. De plus, les normes sociales, les habitudes familiales et les expériences de vie peuvent influencer les comportements liés à la consommation de substances.

Les dynamiques familiales peuvent contribuer au développement des addictions. Les familles présentant une communication médiocre, un manque de soutien et des conflits peuvent accroître le risque de consommation de substances. De plus, les parents aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de dépendances peuvent involontairement transmettre des comportements et des schémas nuisibles à leurs enfants.

Les facteurs psychologiques, tels que la faible estime de soi, les traits de personnalité impulsifs et les troubles du contrôle des impulsions, peuvent prédisposer les individus aux addictions. Les personnes ayant des difficultés à faire face au stress, à réguler leurs émotions ou à établir des relations saines peuvent être plus susceptibles de se tourner vers les substances pour faire face à leurs difficultés.

Les facteurs cognitifs, tels que les distorsions cognitives, les pensées automatiques négatives et les schémas de pensée biaisés, peuvent contribuer aux addictions. Ces facteurs peuvent influencer les perceptions, les croyances et les comportements liés à la consommation de substances.

Les facteurs neurobiologiques, tels que les déséquilibres hormonaux, les anomalies structurelles du cerveau et les altérations des voies de récompense, peuvent augmenter la vulnérabilité aux addictions. La consommation de substances peut modifier la structure et la fonction du cerveau, entraînant une dépendance et une poursuite compulsive des substances.

Des études ont montré que les facteurs génétiques jouent un rôle dans le développement des addictions. Certains gènes peuvent influencer la susceptibilité aux troubles liés à l'usage de substances, tels que l'alcoolisme, la dépendance aux opioïdes et la toxicomanie.

Des recherches ont révélé un éventuel facteur héréditaire dans la dépendance aux drogues, en particulier une association entre un gène codant pour le récepteur dopaminergique D2 et les conduites addictives. L'allèle A1 du gène DRD2 semble significativement associé aux addictions.

Les facteurs neurobiologiques de la vulnérabilité impliquent le système de récompense, composé du noyau accumbens et des neurones dopaminergiques. Ce système est activé naturellement par des stimulations telles que la nourriture et la sexualité.