Liste des Professeurs et Plan de Recherche en Médecine

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Informations sur le document

École

Université Cadi Ayyad, Faculté de Médecine et de Pharmacie Marrakech

Spécialité Médecine
Lieu Marrakech
Type de document Liste du personnel
Langue French
Format | PDF
Taille 1.24 MB
  • Médecine
  • Recherche
  • Épidémiologie

Résumé

I.Diagnostic et Prévention de l Hépatite B VHB

Ce document traite du diagnostic et du traitement de l'hépatite B (VHB). Un diagnostic précoce est crucial pour prévenir l'évolution vers des stades avancés comme la cirrhose ou le carcinome hépatocellulaire (CHC). La prévention, par la vaccination contre le virus de l'hépatite B et la réduction des risques de transmission, est essentielle. La prévalence du VHB varie considérablement selon les régions géographiques, de 0,1% à 2% dans les pays à faible endémie, jusqu'à 10-20% dans les pays à haute prévalence. Des études mentionnées soulignent le rôle des génotypes du VHB, notamment le génotype C, dans le risque de développer un CHC. L'étude à Hong Kong portant sur 1006 patients a montré un lien entre le génotype C du VHB et le CHC, avec 86 patients (8,5%) développant un CHC sur 7 ans. De plus, la transmission peut survenir par voie sexuelle, par le sang (hépatite B post-transfusionnelle), par des instruments médicaux contaminés ou par voie mère-enfant (transmission périnatale). Une étude en Côte d'Ivoire a révélé une incidence de transmission périnatale de 32,8%, plus élevée chez les mères AgHbe positives (66,7% vs 26,9%).

1. Importance du Diagnostic Précoce et de la Prévention

Le document souligne l'impératif d'un diagnostic précoce de l'infection par le virus de l'hépatite B (VHB) pour prévenir son évolution vers des stades plus avancés, tels que la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire (CHC). La prévention de l'hépatite B repose sur deux axes principaux : la vaccination et la mise en place de mesures de réduction des risques de transmission. L'hépatite B est une maladie infectieuse majeure posant un problème de santé publique mondial. La prévalence de l'infection varie considérablement selon les régions, allant de 0,1% à 2% dans les pays à faible endémie (États-Unis, Canada, Europe de l'Ouest, Australie) à 10-20% dans les zones à forte prévalence (Asie du Sud, Chine, Afrique subsaharienne). Une étude de cohorte prospective à Hong Kong a mis en évidence le rôle des génotypes du VHB dans le développement du CHC, notamment le génotype C qui était associé à un risque élevé dans cette étude sur 1006 patients suivis pendant 7 ans (86 cas de CHC, soit 8,5%). Ces données confirment la nécessité d'une prise en charge rapide et efficace.

2. Études sur la Transmission du VHB et Facteurs de Risque

Plusieurs études sont citées pour illustrer les différents modes de transmission du VHB et identifier les principaux facteurs de risque. Une étude prospective à Taïwan sur l'hépatite B post-transfusionnelle a révélé que 1,5% des receveurs de sang ont développé une hépatite B une semaine après la transfusion, avec 0,9% présentant une séroconversion en anti-Hbc, indicative d'une hépatite B aiguë. Une autre étude de Roy et Haley à Montréal a montré que la toxicomanie intraveineuse était le principal facteur de risque chez les jeunes (45,8%), tandis qu'en France, le réseau Sentinelle a identifié la toxicomanie intraveineuse comme la deuxième cause de transmission après la transmission sexuelle (19%). D'autres modes de transmission sont mentionnés : les instruments médicaux souillés (soins dentaires, endoscopie, chirurgie), la prostitution (24,5% dans l'étude de Roy et Haley), et les rapports sexuels avec des partenaires infectés. Une étude hollandaise a rapporté 7352 cas d'hépatite B (16% aiguë, 80% chronique) entre 2000 et 2005, avec une forte association de l'hépatite B aiguë et des rapports homosexuels ou bisexuels (34%). L'étude marocaine note les soins dentaires informels comme principal facteur de risque (43%), suivis des rapports sexuels non protégés (29%). L'étude en Côte d'Ivoire sur la transmission mère-enfant a montré une incidence de 32,8%, plus élevée chez les mères AgHbe positives (66,7% vs 26,9% pour les mères AgHbe négatives). L'allaitement n'est pas déconseillé si l'immunoprophylaxie est correctement menée à la naissance.

3. Prévalence et Évolution de l Infection selon l âge

La prévalence de l'hépatite B varie considérablement selon l'âge d'acquisition de l'infection. Le risque de développer une hépatite chronique est de 90% chez les nouveau-nés et les enfants de moins d'un an, d'environ 30% chez les enfants de 1 à 5 ans, et faible (autour de 2%) chez les enfants de plus de 5 ans et les adultes. L'étude rétrospective marocaine, portant sur 125 patients (91 hommes et 34 femmes, âge moyen de 39 ans), a révélé que la découverte de l'hépatite chronique B était souvent fortuite, lors d'un don de sang (59%) ou d'un bilan (15%). 74% des patients de cette étude étaient asymptomatiques. Le document mentionne également des mutations du VHB, notamment des mutations dans la région hydrophile de l'AgHBs, conférant un avantage de survie au virus, plus fréquentes chez les nourrissons d'origine asiatique. Des mutations dans l'ADN polymérase sont associées à l'administration de certains analogues nucléotidiques (lamivudine et famciclovir). L’étude souligne le rôle important du dépistage et de la prévention dans la lutte contre l’hépatite B, avec un focus sur la vaccination pour limiter la propagation de cette maladie infectieuse.

II.Mutations du VHB et Formes Chroniques

Le document décrit les mutations du virus, notamment au niveau de l'AgHBs (affectant la réponse immunitaire) et de l'ADN polymérase (liées à la résistance aux traitements antiviraux comme la lamivudine et le famciclovir). L'hépatite chronique B se présente sous différentes formes : hépatite chronique à antigène HBe positif (virus sauvage) et hépatite chronique à antigène HBe négatif (souvent liée à des mutations). L'hépatite chronique B à virus mutant est caractérisée par une charge virale fluctuante et un risque de réactivation. La forme inactive est caractérisée par des transaminases normales et une faible charge virale. Une étude française sur 1166 patients a révélé que 29% étaient des porteurs inactifs. L'étude rétrospective au Maroc sur 125 patients (91 hommes, 34 femmes, âge moyen 39 ans) a montré que 74% étaient asymptomatiques et 59% diagnostiqués lors d'un don de sang.

1. Mutations du VHB Impact sur la réponse immunitaire et la survie virale

Le document mentionne l'existence de mutations du virus de l'hépatite B (VHB), affectant notamment la région hydrophile de l'antigène de surface HBsAg, cible de la réponse immunitaire humorale de l'hôte. Ces mutations confèrent aux variants du VHB un avantage en termes de survie. Elles ont été observées dans de nombreuses régions du monde, mais sont plus fréquemment retrouvées chez les nourrissons d'origine asiatique. Il est également noté que ces mêmes mutations se produisent chez les patients ayant subi une greffe du foie et recevant des immunoglobulines anti-HBs (IgHB). La présence de ces mutations souligne la capacité d'adaptation du VHB et son impact sur la réponse immunitaire, ce qui peut influencer l'efficacité des traitements et le pronostic de l'infection. La compréhension de ces mécanismes mutationnels est donc cruciale pour le développement de stratégies thérapeutiques plus efficaces.

2. Mutations de l ADN polymérase et résistance aux traitements

Des mutations dans le domaine catalytique de l'ADN polymérase (ADN-P), l'enzyme responsable de la réplication virale, sont décrites dans le document. Ces mutations sont fréquemment associées à l'administration de certains analogues nucléotidiques, notamment la lamivudine et le famciclovir. Ceci met en évidence le développement de résistances aux traitements antiviraux, un aspect important à considérer dans la gestion de l'hépatite B chronique. La compréhension des mécanismes de résistance liés aux mutations de l'ADN polymérase est essentielle pour optimiser les stratégies thérapeutiques et éviter l'émergence de mutants résistants aux traitements. L'identification de ces mutations permet d'adapter les traitements et d'améliorer le pronostic des patients infectés par le VHB.

3. Hépatite Chronique B Formes Antigène HBe Positif et Négatif

Le document différencie deux formes principales d'hépatite chronique B : l'hépatite chronique à antigène HBe positif (virus sauvage) et l'hépatite chronique à antigène HBe négatif. La forme à antigène HBe positif se caractérise par une charge virale fluctuante, avec des phases d'inhibition de la réplication virale alternant avec des phases de réactivation, pouvant entraîner une exacerbation de la maladie. L'hépatite chronique à antigène HBe négatif, parfois appelée hépatite virale B à mutant pré-C, peut être due à une mutation dans la région pré-C du génome viral, interrompant la transcription de l'antigène HBe, ou à une mutation dans la région promotrice du gène core, diminuant la sécrétion de l'AgHBe. Dans ce cas, la réplication virale est présente, mais l'AgHBe est négatif et l'anticorps anti-HBe est positif. Les porteurs inactifs du VHB, avec une échographie abdominale normale et des modifications hépatiques minimes, entrent dans cette catégorie. Une étude française a montré que 29% des porteurs chroniques du VHB étaient des porteurs inactifs. L'étude marocaine rapporte 17 patients (14%) avec une hépatite active à virus mutant et 74 patients (59%) porteurs inactifs du VHB, avec 9 cas (12%) présentant une réactivation virale. L'identification précise de la forme de l'hépatite chronique B est donc fondamentale pour adapter le traitement.

III.Traitement de l Hépatite Chronique B

Le traitement de l'hépatite chronique B dépend du stade de la maladie et du type de virus (sauvage ou mutant). L'interféron alpha et les analogues nucléotidiques (comme la lamivudine et l'adéfovir) sont utilisés. L'interféron alpha est efficace mais présente des effets secondaires. La lamivudine, bien que pouvant induire des résistances, a révolutionné le traitement de la cirrhose virale B décompensée. L'utilisation combinée de médicaments est souvent envisagée pour améliorer l'efficacité et réduire le risque de résistance. Des études mentionnent le ténofovir disoproxil fumarate comme une alternative prometteuse, notamment en cas de co-infection VIH/VHB et de résistance à la lamivudine. L'étude marocaine a également mis en lumière un problème de santé publique lié à l'analphabétisation et la pauvreté qui impactent la connaissance sur les modes de transmission et de prévention de la maladie.

1. Traitements de l hépatite chronique B Interféron et Analogues Nucléotidiques

Le traitement de l'hépatite chronique B repose principalement sur l'utilisation de l'interféron alpha et des analogues nucléotidiques. L'interféron alpha, administré par voie sous-cutanée, était traditionnellement prescrit à la dose de 5 MU/m², trois fois par semaine pendant 4 à 6 mois. Cependant, son utilisation est limitée par ses effets secondaires, notamment un syndrome pseudo-grippal, de l'asthénie, un amaigrissement, des troubles du sommeil, et des troubles de l'humeur. Les analogues nucléotidiques, tels que la lamivudine (Zeffix, Epivir) et l'adéfovir (Hepsera), constituent une alternative. La lamivudine, premier traitement oral autorisé pour l'hépatite chronique B, est un analogue nucléosidique de la cytidine inhibant l'activité de la transcriptase inverse du VHB. À la dose de 100 mg par jour, elle permet la négativation de l'ADN du VHB dans près de 75% des cas après 1 à 2 mois, mais une reprise de la multiplication virale est observée dans environ deux tiers des cas à l'arrêt du traitement après 52 semaines. Le ténofovir disoproxil fumarate, apparenté à l'adéfovir, est mentionné comme un candidat prometteur pour le contrôle de la multiplication virale B, particulièrement dans le contexte de co-infection VIH/VHB et de résistance à la lamivudine. Le choix du traitement dépend de différents facteurs et il n'y a pas de consensus sur l'utilisation des différentes molécules.

2. Associations Thérapeutiques et Adaptation au Type de Virus

En raison de l'efficacité limitée et du risque de résistance des traitements en monothérapie, les associations thérapeutiques sont envisagées. Cependant, peu d'études ont été menées sur ces associations, les plus étudiées étant celles combinant l'interféron ou l'interféron pégylé avec la lamivudine, et l'adéfovir avec la lamivudine. Le choix du traitement est adapté au type de virus : les patients atteints d'une hépatite chronique B à virus sauvage (AgHBe positif) peuvent bénéficier d'un traitement par interféron pégylé pendant au moins un an, sous certaines conditions (patient jeune, absence de cirrhose, transaminases élevées, charge virale faible). Pour les virus mutants pré-C ou en cas de contre-indications ou d'effets secondaires à l'interféron, des analogues nucléotidiques sont prescrits. Le traitement par analogues nucléotidiques est également privilégié pour les patients AgHBe négatifs, car l'interféron doit être maintenu pendant une durée importante (au moins 2 ans), ce qui est difficilement réalisable en raison des effets secondaires. Une étude indique qu'après 52 semaines de traitement à la lamivudine, 27% des patients présentaient un mutant du gène de la polymérase associé à une résistance à la lamivudine. La durée du traitement varie selon la réponse du patient et le type viral.

3. Traitement de la Cirrhose Virale B et Considérations au Maroc

Pour les patients atteints de cirrhose virale B, la tolérance à l'interféron alpha est un facteur limitant majeur, et son utilisation est souvent contre-indiquée en cas de cirrhose décompensée en raison d'effets secondaires potentiellement sévères. La lamivudine a transformé la prise en charge de la cirrhose virale B décompensée grâce à son efficacité et sa bonne tolérance. Une étude québécoise a montré qu'un traitement par lamivudine pendant au moins 6 mois a apporté un bénéfice biochimique et clinique chez 80% des 35 patients atteints de cirrhose virale B décompensée. Enfin, le document aborde le contexte marocain, où les taux élevés d'analphabétisation et de pauvreté contribuent à la prévalence élevée de l'hépatite B, en raison d'une méconnaissance des modes de transmission et de prévention. Une enquête au centre régional de transfusion sanguine de Casablanca a révélé que les modes de transmission du VIH étaient mieux connus que ceux de l'hépatite B (85% vs 60% de réponses justes).