
Thèse sur le Cancer de la Prostate et le Dépistage
Informations sur le document
Auteur | Mme Nawal Stoti |
instructor/editor | Mr. I. Sarf, Professeur agrégé d’Urologie (Président) |
École | Université Cadi Ayyad, Faculté de Médecine et de Pharmacie Marrakech |
Spécialité | Médecine |
Type de document | thèse |
Lieu | Marrakech |
Langue | French |
Format | |
Taille | 7.29 MB |
- Cancer de la prostate
- Dépistage
- Épidémiologie
Résumé
I.Facteurs de risque et développement du cancer de la prostate
L'influence des androgènes, notamment la testostérone et la dihydrotestostérone (DHT), est centrale dans le développement du cancer de la prostate. La 5-alpha-réductase de type 2 joue un rôle clé dans la conversion de la testostérone en DHT, une hormone plus puissante. Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase, comme le finastéride, sont utilisés en thérapeutique pour l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) et ont été étudiés en chimioprévention du cancer de la prostate, avec des résultats mitigés concernant le risque de cancers plus agressifs. Les oestrogènes semblent aussi impliqués, bien que les données soient contradictoires. Des facteurs environnementaux, comme le cadmium et la nutrition, pourraient également influencer la progression de la maladie. L’augmentation du rapport oestrogènes/testostérone au cours du climatère masculin est également un facteur à considérer.
1. Rôle des androgènes et de la 5 alpha réductase
Le texte met en avant le rôle crucial des androgènes, notamment la testostérone, dans le développement du cancer de la prostate. Il souligne le processus de métabolisation de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), une hormone dix fois plus active sur le récepteur des androgènes, catalysé par l'enzyme 5-alpha-réductase de type 2. L'utilisation thérapeutique des inhibiteurs de la 5-alpha-réductase dans le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est mentionnée. Une étude majeure, le Prostate Cancer Prevention Trial (PCPT), impliquant plus de 18 000 hommes, a évalué l'effet préventif du finastéride sur le cancer de la prostate sur une période de 7 ans. L'étude a révélé une incidence cumulée de cancer de la prostate de 24,4% dans le groupe placebo contre 18,4% dans le groupe traité au finastéride. Ces taux, plus élevés que dans les études classiques de dépistage, soulèvent la question d'une possible surdétection due aux biopsies systématiques réalisées. Une préoccupation supplémentaire concerne une proportion supérieure de cancers de haut grade dans le groupe traité au finastéride, suggérant un possible impact sur la sélection ou l'émergence de cancers plus agressifs. La nécessité de données complémentaires pour évaluer pleinement l'intérêt d'une chimioprévention à grande échelle est soulignée, ainsi que la prise en compte des effets secondaires du finastéride sur la sexualité.
2. Implication des oestrogènes
L'aromatisation périphérique de la testostérone en oestrogènes et l'augmentation du rapport oestrogènes/testostérone pendant le climatère masculin suggèrent un rôle potentiel des oestrogènes dans la carcinogénèse prostatique. Cependant, les données restent incomplètes et parfois contradictoires. Le métabolisme des oestrogènes en hydroxy-oestrogènes, composés génotoxiques (notamment la forme 4-hydroxy) par les enzymes CYP1A1, CYP1B1 et CYP3A4, suggère un effet carcinogène potentiel lié à l'augmentation des taux d'oestrogènes avec l'âge. Inversement, l'activation du récepteur bêta des oestrogènes par ses ligands pourrait réguler négativement le récepteur des androgènes. Des essais de prévention du cancer de la prostate utilisant des modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes (SERM), comme le tamoxifène, sont mentionnés, illustrant l'exploration des effets complexes des oestrogènes sur le développement du cancer de la prostate.
3. Facteurs environnementaux
Malgré une incidence infraclinique mondiale similaire du cancer de la prostate, la variabilité de l'évolution vers un cancer clinique suggère l'influence de facteurs environnementaux. L'augmentation significative (4 à 9 fois) de l'incidence du cancer de la prostate chez les émigrants japonais et chinois en une génération réfute l'hypothèse d'une explication purement génétique. La nutrition est identifiée comme un facteur potentiel, certains nutriments pouvant inhiber ou favoriser la progression d'un cancer de prostate microscopique. Des études cas-témoins et de cohortes ont mis en évidence une association entre l'exposition au cadmium et le cancer de la prostate. Ces observations soulignent l'importance des facteurs environnementaux dans la complexité du développement et de la progression de cette maladie, nécessitant des recherches supplémentaires pour identifier les mécanismes précis en jeu.
II.Histoire naturelle et extension du cancer de la prostate
La carcinogénèse prostatique est un processus multi-étapes impliquant des altérations génétiques successives. L'extension tumorale se fait souvent vers la graisse périprostatique, les vésicules séminales, puis potentiellement vers le rectum, la vessie et les os (métastases osseuses). Le toucher rectal (TR) est utilisé pour l'évaluation de l'extension locale (stade T), mais il sous-estime souvent l'étendue réelle des lésions. L'analyse du score de Gleason, du PSA, et du volume tumoral est cruciale pour la détermination du pronostic et la sélection du traitement. La notion de ganglion sentinelle est prometteuse pour le staging ganglionnaire.
1. Carcinogénèse prostatique un processus multi étapes
L'étiologie du cancer de la prostate reste inconnue, mais les avancées en biologie moléculaire ont considérablement accru la compréhension des événements moléculaires complexes à l'origine de l'initiation et de la progression tumorale. La carcinogenèse prostatique est décrite comme un phénomène multi-étapes, caractérisé par des altérations génétiques successives associées aux différentes phases de l'histoire naturelle de la tumeur. Le nombre croissant d'altérations génétiques corrobore cette progression multi-étapes, observée dans l'évolution tumorale. Dans les cancers sporadiques, ces altérations sont acquises au cours de la vie, expliquant l'augmentation de la fréquence des cancers avec le vieillissement. Cette compréhension de la progression tumorale est essentielle pour le développement de stratégies de diagnostic et de traitement plus efficaces et personnalisées.
2. Extension tumorale et métastases
Après pénétration capsulaire, la tumeur s'étend typiquement dans la graisse périprostatique, majoritairement dans la partie postérolatérale de la glande via les espaces périnerveux. L'extension se poursuit vers les vésicules séminales par contiguïté, soit directement le long des canaux éjaculateurs, soit à partir de la graisse adjacente, ou exceptionnellement par métastase. L'atteinte rectale est rare, observée principalement dans les tumeurs volumineuses. L'extension locale peut également impliquer le col vésical, le trigone vésical, la terminaison des uretères et la paroi pelvienne. Les métastases les plus fréquentes sont ganglionnaires et osseuses. Le toucher rectal (TR) permet une évaluation de l'extension locale (stade T), mais il manque de précision, sous-estimant souvent l'étendue réelle des lésions, comme le montrent les études comparant le TR au stade anatomopathologique post-prostatectomie radicale. Environ 50% des cancers apparemment localisés au TR (stade T2 clinique) présentent une extension extraprostatique (stade T3 pathologique). La surestimation est moins fréquente (environ 20%). La sensibilité du TR pour prédire un stade localisé est de 52%, sa spécificité de 81%. Dans les formes localement avancées, une extension extraprostatique palpable vers les ailerons séminaux, la base de la vessie, le rectum ou l'apex prostatique, voire une glande fixée, peut être observée.
3. Facteurs pronostiques et surveillance
La probabilité de progression du cancer de la prostate est liée à l'âge au diagnostic, au volume tumoral et au grade tumoral (score de Gleason). Johansson et Thompson ont mis en lumière l'évolution favorable de la plupart des cancers prostatiques découverts précocement (T2, N0 : nodule intraprostatique sans métastases). Seulement 8 à 10% de ces patients non traités décèdent du cancer après 10 ans de suivi. Pour ces auteurs, le grade tumoral est le facteur déterminant, l'âge n'étant pas un facteur prédictif significatif. Le PSA joue un rôle majeur dans le suivi post-prostatectomie, étant plus fiable que le toucher rectal pour détecter une récidive locale. La chromogranine A, un marqueur neuro-endocrine, est retrouvée dans certains cancers prostatiques (2%), et des taux plasmatiques élevés sont associés à un pronostic moins favorable, notamment dans les cancers ayant perdu l'expression du PSA. L'index apoptotique, bien que corrélé au risque de récidive, n'est pas toujours un indicateur fiable du pronostic. Enfin, l'extension périnerveuse est fréquente (50% des extensions capsulaires), responsable de nombreuses marges chirurgicales positives, même pour les petits cancers, sans corrélation claire avec les métastases ganglionnaires.
III.Diagnostic et dépistage du cancer de la prostate
Le PSA est un marqueur tumoral clé, mais son utilisation en dépistage de masse reste controversée. La vélocité du PSA (PSAV) est un facteur prédictif. Le toucher rectal (TR), bien qu'imprécis, reste complémentaire au dosage du PSA. L'échographie endorectale et la biopsie prostatique sont des outils diagnostiques importants. De nouveaux marqueurs, comme le gène PCA3 dans les urines, sont à l'étude pour améliorer la précision diagnostique. Le dépistage systématique du cancer de la prostate est sujet à débat, avec des arguments pour et contre, notamment le risque de surdiagnostic et de surtraitement. Les études ERSPC et PLCO sont citées comme des études importantes dans ce domaine. L'âge de début et de fin du dépistage, ainsi que la fréquence des examens, font l'objet de recommandations différentes selon les pays et les organismes de santé.
1. Le rôle du PSA dans le diagnostic et le dépistage
L'antigène prostatique spécifique (PSA) est devenu un marqueur clé dans le diagnostic et le dépistage du cancer de la prostate. Cependant, son utilisation en dépistage de masse reste controversée. Le texte mentionne que le PSA est une glycoprotéine produite quasi exclusivement par les cellules épithéliales de la glande prostatique, mais aussi par le tissu prostatique normal et hyperplasique. La quantité de PSA sécrétée par gramme de tissu cancéreux est supérieure à celle produite par l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), bien que la sécrétion par cellule soit moindre dans les cellules cancéreuses. La demi-vie plasmatique du PSA étant de deux à trois jours, son dosage permet de suivre l'évolution de la maladie. Une étude a montré que 22 à 27% des biopsies réalisées pour un PSA entre 2,5 et 4 ng/ml et un ratio PSA libre/PSA total < 27% pouvaient détecter un cancer, dont 80% étaient cliniquement significatifs. Une autre étude prospective, présentée lors du congrès annuel de l'AFU 2006, a comparé deux seuils de PSA (2,5 et 4 ng/ml) sur 555 hommes. Un cancer a été détecté chez 24,1% des hommes avec un PSA entre 4 et 10 ng/ml, ceux ayant un PSA inférieur à 4 ng/ml ayant un meilleur pronostic. La vélocité du PSA (PSAV) est également mentionnée comme facteur prédictif indépendant de mortalité spécifique et globale, particulièrement chez les patients de moins de 60 ans.
2. Le toucher rectal et son importance complémentaire
Le toucher rectal (TR) est un examen clinique traditionnellement utilisé pour le dépistage du cancer de la prostate. Cependant, le texte souligne son imprécision, notamment dans le dépistage des cancers débutants. Malgré ses limitations, il reste un outil important, particulièrement lorsqu'il est combiné au dosage du PSA, car jusqu'à 25% des cancers peuvent être détectés par TR alors que le PSA est normal. Une étude de Catalona impliquant 26 000 hommes a montré que le diagnostic de cancer de la prostate avait été suspecté sur la seule base du TR pour 13,5% des cas, sur le seul PSA pour 64,5% et sur les deux pour 22%. Cette étude met en évidence la complémentarité des deux tests et souligne l'intérêt d'une approche combinée. Avant 1985, le TR était le seul outil disponible et sa faible précision limitait grandement la détection précoce des cancers de la prostate. L'arrivée du dosage du PSA a révolutionné le dépistage et amélioré le diagnostic. Cependant, il reste important de souligner les limites du TR et de le combiner avec d'autres outils de dépistage plus précis.
3. Autres outils diagnostiques et le débat sur le dépistage de masse
L'échographie endorectale est devenue une pratique radiologique courante pour l'exploration de la prostate, permettant une approche tridimensionnelle grâce à des sondes radiales et linéaires. L'imagerie tridimensionnelle associée au Doppler pulsé améliore la précision diagnostique. Le texte mentionne aussi l'importance des biopsies prostatiques, indiquées pour un PSA supérieur à 4 ng/ml et/ou toute anomalie au toucher rectal. Des seuils de PSA inférieurs peuvent être considérés pour les patients à risque (âge, antécédents familiaux, origine ethnique). Le dosage urinaire du gène PCA3 est présenté comme une approche prometteuse pour améliorer la précision diagnostique. Le débat sur le dépistage de masse du cancer de la prostate est central. Le texte souligne l'absence de recommandations pour un dépistage systématique de la part des organismes de santé publique en Europe et aux États-Unis, en attendant les résultats d'études prospectives randomisées comme l'ERSPC et le PLCO. L'AFU recommande actuellement un dépistage individuel. La problématique du surdiagnostic et du surtraitement est discutée, ainsi que l'importance de la surveillance active pour les cancers de faible évolutivité, permettant d'éviter les traitements agressifs chez des patients soigneusement sélectionnés.
IV.Traitements du cancer de la prostate
Les traitements du cancer de la prostate dépendent du stade de la maladie. Pour les cancers localisés, la prostatectomie radicale, la radiothérapie (externe, curiethérapie), le HIFU, et la cryochirurgie sont des options possibles. Pour les cancers métastasés, l'hormonothérapie (castration chimique ou chirurgicale, antiandrogènes) est le traitement de première ligne. Le concept de blocage androgénique complet (BAC) est mentionné, ainsi que la notion d'échappement hormonal. Des traitements symptomatiques sont nécessaires en phase terminale. La surveillance active est aussi une option pour certains patients à faible risque.
1. Traitements des cancers localisés
Pour les cancers de la prostate localisés, plusieurs options thérapeutiques sont envisageables. La prostatectomie radicale, intervention chirurgicale visant à retirer complètement la prostate, est une approche courante. Deux techniques sont mentionnées : la prostatectomie rétropubienne et la prostatectomie périnéale radicale (PRP), cette dernière étant moins invasive et offrant un meilleur accès à l'apex de la prostate, bien qu'elle ne permette pas systématiquement la lymphadénectomie. La radiothérapie, qu'elle soit externe (RTE) ou par brachythérapie (curiethérapie), est une autre option, voire une combinaison des deux. L'escalade de dose en radiothérapie externe (jusqu'à 80 Gy) est abordée, visant à améliorer l'efficacité sans aggraver la toxicité. La curiethérapie, utilisant des implants temporaires d'iridium 192 (non utilisée en France selon le texte) ou d'iode 125, permet des doses plus élevées avec moins d'effets secondaires. Le traitement par HIFU (ultrasons focalisés de haute intensité) est présenté comme une option mini-invasive, particulièrement adaptée aux patients non candidats à la chirurgie radicale en raison de leur espérance de vie ou de comorbidités. Enfin, la cryochirurgie, utilisant des cryosondes, est évoquée, avec des résultats variables selon les équipes et un taux de complications important, son utilisation restant controversée. Le texte souligne le manque d'études comparatives à long terme pour certaines de ces méthodes.
2. Traitement hormonal et métastases à distance
Pour les cancers de la prostate métastasés, le traitement hormonal est le pilier de la prise en charge, basé sur les travaux de Huggins et Hodges (prix Nobel 1941). La castration chirurgicale ou chimique (analogues de la LH-RH), ou l'oestrogénothérapie, conduisent à une régression des manifestations cliniques dans 70% des cas, mais l'effet est transitoire, suivi d'un « échappement hormonal ». Les symptômes (douleurs osseuses, altération de l'état général, troubles mictionnels) régressent spectaculairement en quelques jours ou semaines après le sevrage androgénique. La durée moyenne de réponse est de 18 mois à 2 ans, la médiane de survie étant d'environ 36 mois entre le diagnostic et le décès. L'ajout d'un antiandrogène au long cours à la castration (blocage androgénique complet, BAC) n'a pas démontré de bénéfice significatif en termes de survie dans les études. Le BAC est donc moins utilisé en routine, sauf pour améliorer rapidement les symptômes au début du traitement. Le traitement hormonal intermittent, basé sur l'interruption et la reprise du traitement selon l'évolution du PSA, est mentionné, possible grâce à la réversibilité de l'action des analogues de LH-RH ou des antiandrogènes. La notion d'échappement hormonal, défini par une augmentation du PSA sous traitement hormonal malgré une testostéronémie basse, et son impact pronostique, est expliquée, soulignant la nécessité d'adapter le traitement en cas d'échappement.
3. Hormonothérapie adjuvante et traitements symptomatiques
L'hormonothérapie adjuvante à la prostatectomie retarde la progression de la maladie, mais sans preuve d'amélioration de la survie spécifique. Une étude regroupant 870 patients, dont plus de la moitié ayant reçu une hormonothérapie adjuvante, rapporte une survie à 5, 10 et 15 ans respectivement de 93%, 84% et 74%, avec un excellent contrôle local. Cependant, ce résultat pourrait être biaisé par la sélection des patients. L'absence d'étude comparative avec la radiothérapie-hormonothérapie ou l'hormonothérapie seule limite l'interprétation de ces données. Enfin, le texte évoque les traitements symptomatiques pour gérer les manifestations cliniques de la phase terminale de la maladie, visant à améliorer la qualité de vie des patients. L'approche thérapeutique est donc personnalisée en fonction du stade, du grade et de l'état général du patient, et les traitements récents, comme le HIFU, nécessitent plus d'études à long terme pour une évaluation complète de leur efficacité et de leur sécurité.
V.Dépistage au Maroc une nécessité
Le document souligne l'importance d'un programme de dépistage efficace du cancer de la prostate au Maroc, où la plupart des cas sont détectés tardivement, engendrant des coûts élevés de soins palliatifs. L’intégration d’une stratégie de dépistage efficace permettrait une réduction considérable des coûts et améliorerait l’image internationale du système de santé marocain.
1. Le défi du dépistage tardif au Maroc
Le document met fortement l'accent sur la nécessité d'un programme de dépistage efficace du cancer de la prostate au Maroc. Il souligne que la majorité des cas sont détectés tardivement, ce qui entraîne une charge importante pour le système de santé marocain, en termes de coûts liés aux traitements palliatifs coûteux et à la morbidité associée à un diagnostic tardif. Cette situation met en lumière une problématique de santé publique au Maroc, où l'absence d'un programme de dépistage organisé conduit à des diagnostics souvent tardifs, impactant négativement le pronostic et les ressources du système de santé. L'objectif principal est de promouvoir une intervention précoce pour améliorer les résultats pour les patients et alléger la charge financière pour le système de santé. Le document plaide pour un changement de paradigme, passant d'une situation de dépistage tardif à un programme préventif plus efficace.
2. Bénéfices d une stratégie de dépistage précoce
L'implémentation d'une stratégie de dépistage précoce au Maroc offrirait des bénéfices significatifs. Le document cite des études (étude randomisée du Québec, ERSPC, PLCO) montrant une baisse de mortalité et une augmentation de la détection de cancers localisés, plus facilement traitables. Un dépistage précoce permettrait de réduire considérablement les coûts liés aux soins palliatifs nécessaires dans les cas de diagnostics tardifs. De plus, la mise en place d'un programme de dépistage améliorerait significativement la qualité de vie des patients en leur permettant un accès à des traitements curatifs plus efficaces et en réduisant la morbidité liée à un stade avancé de la maladie. Un tel programme permettrait également d'améliorer l'image du système de santé marocain sur la scène internationale en démontrant son engagement envers la prévention et la lutte contre le cancer de la prostate.
3. Nécessité d un programme national intégré
Le document appelle à la mise en place d'un programme national de dépistage au Maroc, intégrant les différentes recommandations internationales et les spécificités du contexte marocain. Il est crucial de définir les populations cibles en fonction de l'âge (âge de début et de fin du dépistage), du rythme de dépistage, et des facteurs de risque spécifiques (ethniques, héréditaires). La collaboration entre professionnels de santé, décideurs politiques et acteurs associatifs est essentielle pour une implémentation efficace. L'étude précise la nécessité d'un programme de dépistage efficace et adapté au contexte marocain afin d'éviter la détection tardive du cancer de la prostate, problématique qui grève lourdement les budgets de santé du pays. Un tel programme améliorerait la prise en charge des patients, réduirait les coûts et permettrait de se positionner favorablement sur le plan international en matière de prévention et de lutte contre cette maladie.